La part de la Chine dans la production de cobalt atteindra la moitié de la production mondiale dans les deux prochaines années notamment par l’entremise de ses entreprises sœurs œuvrant dans le secteur extractif en RDC, c’est ce qu’a appris MINES.CD dans une copie du rapport de Darton Commodities, négociant en cobalt basé au Royaume-Uni.
La même source rapporte que dans les deux prochaines années, la part de la Chine dans la production de cobalt devrait atteindre la moitié de la production mondiale, contre 44 % à ce jour, renseigne ce rapport. Cependant, l’activité de raffinage chinoise a atteint 140 000 tonnes en 2022, donnant au pays une part mondiale de 77 % de la capacité de raffinage, renseigne le même rapport.
Dans le même ordre d’idées, le prix du métal a atteint un creux de 32 mois ce mois-ci dans un contexte de forte augmentation de la production. Par ailleurs, du fait que les contraintes de la chaîne d’approvisionnement liées au covid-19 se sont atténuées, les opérations existantes se sont intensifiées et plusieurs nouvelles mines ont été remises en service. Il faut noter que la production minière mondiale a augmenté de 42 % entre 2020 et 2022.
La Chine déterminée à avoir le contrôle de l’approvisionnement mondial du cobalt
La Chine renforce son contrôle sur l’approvisionnement mondial en cobalt. Le géant minier suisse Glencore Plc était de loin le plus grand mineur de cobalt au monde l’année passée, principalement à partir de ses deux opérations au Congo.
Eurasian Resources Group et le chinois CMOC Group Ltd., qui ont également d’importantes opérations au Congo, ont suivi la société suisse en tant que plus gros producteurs.
D’après le même rapport, l’offre mondiale pourrait atteindre environ 210 000 tonnes cette année, en hausse de 24 % par rapport à 2022, tandis que la demande augmentera de 8 % pour atteindre 205 000 tonnes.
Contrainte et enjeu autour de l’avenir du cobalt sur le marché mondial
L’analyste de Liberum, Tom Price, a eu un entretien avec le média anglais Reuters, au cours duquel il a expliqué les contraintes qui pourraient affecter le marché du cobalt, il s’agit notamment du facteur prix. Selon cet analyste, les prix devaient atteindre en moyenne 54 840 dollars la tonne cette année et 50 320 dollars en 2024, contre 63 739 dollars l’an dernier.
« Beaucoup de choses ont convergé en même temps pour faire baisser le marché : l’assouplissement des problèmes de logistique, la faiblesse des ventes d’électronique grand public et une évolution technologique vers des batteries EV à faible teneur en cobalt ou sans cobalt », avait relevé Caspar Rawles, directeur des données chez Benchmark Mineral Intelligence cité par Reuters.
De l’autre côté, le prix du cobalt pourrait encore baisser si Tenke Fungurume, la deuxième plus grande mine de cobalt au monde détenue par CMOC, est autorisée à reprendre ses exportations depuis la RDC après qu’un différend fiscal a conduit à une interdiction d’exportation en juillet dernier.
En dépit de l’interdiction d’exportation par les autorités de la RDC, ladite entreprise a continué à produire, stockant 10 000 à 12 000 tonnes de métal, confirment à MINES.CD des sources internes de Tenke Fungurume Mining.
Emmanuel Lufiauluisu