Suite aux restrictions chinoises sur les exportations de gallium et de germanium, certains grands mineurs dont principalement le russe Rostec, le néerlandais Nyrstar, ainsi que l’entreprise étatique congolaise Générale des carrières et des mines (Gécamines), se préparent à augmenter leur production, en attendant l’obtention des importants contrats à venir.
« Nous allons produire du germanium pour remplacer le matériau qui n’est pas disponible sur le marché », déclarait Guy Robert Lukama, actuel président de la Gécamines, à l’agence de presse britannique Reuters, au moment où, en début de semaine — pour raison d’intérêts de sécurité nationale — Pékin annonçait des restrictions à l’exportation.
Guy Robert Lukama a également affirmé que les restrictions chinoises permettront d’améliorer les prix du germanium et créeront plus de valeur pour la République démocratique du Congo.
Cette situation a également alarmé les entreprises internationales des secteurs des semi-conducteurs et de la défense qui en dépendent pour leur approvisionnement.
Première fournisseuse mondiale de cobalt et grande productrice de cuivre sur le continent, la République démocratique du Congo vise à ouvrir une unité de production de germanium entre autres matériaux, et prévoit d’explorer les minéraux nécessaires pour faciliter la transition mondiale vers une économie à faible émission de carbone, notamment le lithium, l’étain et les terres rares.
Probable perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales
Les restrictions à l’exportation de germanium et de gallium, dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 1er août prochain pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales, car la Chine détient la grande partie de la production des métaux utilisés dans les puces informatiques, les câbles à fibres optiques et d’autres produits.
« Les contrôles à l’exportation des métaux utilisés dans les semi-conducteurs n’étaient qu’un début », révélait à la presse un conseiller chinois en matière de politique commerciale, alors que la Chine accélère la tension avec les États-Unis à quelques jours de la visite de Janet Yellen, secrétaire au Trésor américaine.
Important accroissement de production
Grand producteur international de minéraux et de métaux, Nyrstar, a déclaré à Reuters qu’il envisageait des projets de germanium et de gallium en Australie, en Europe et aux États-Unis. En même temps, la société belge Umicore a déclaré que son portefeuille est suffisamment solide pour maintenir l’approvisionnement des clients.
« La Russie, un autre producteur de matériaux, est prête à augmenter sa production de germanium, a déclaré mercredi le conglomérat d’État Rostec, principalement pour répondre aux besoins du marché intérieur russe », a indiqué dans ses colonnes, l’agence de presse britannique Reuters.
En outre, un des plus grand producteur de germanium d’Amérique du Nord, la société canadienne Teck Resources, a dans un communiqué publié le mercredi dernier, affirmé que les restrictions aux exportations chinoises « n’auraient aucun impact sur sa production de germanium ».
Monge Junior Diama