Les grands moments de sa visite de travail au Lualaba le 18 et le 19 septembre 2025 en détails.
Travailler ensemble avec le pouvoir public afin de relever les grands défis dans le secteur des mines (artisanales et industrielles) selon les lois du pays et la vision du Président de la République et Chef Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans le respect des valeurs constructives, tel est l’essentiel du message de l’Ir Louis Watum Kabamba, Ministre national des mines, lors de sa visite de travail dans la province du Lualaba la semaine dernière. C ‘est dans ce cadre que toutes les parties prenantes concernées ont marqué leur présence à ce rendez-vous du dialogue tripartite entre le pouvoir public, la FEC (Fédération des Entreprises du Congo) et les communautés locales dont la société civile du secteur minier.
Voici les grands moments de cette visite ministérielle compilés par les journalistes du Groupe FKF SOFTPRESS.
- Jeudi 18 septembre

Aussitôt arrivé à Kolwezi en provenance de Kinshasa autour de 10h dans les avant-midi, et accueilli chaleureusement à l’aéroport de Kolwezi par des membres du gouvernement provincial et ceux de son cabinet ayant précédé dont les DG ou DGA des Services et Établissements sous tutelle du Ministère des Mines ainsi que le Président de la FEC Lualaba et celui de la Chambre des mines accompagnés des capitaines d’entreprises minières diverses du pays, Ir Louis Watum Kabamba est allé directement rendre une visite de courtoisie à la patronne de la Province du Lualaba, madame la Gouverneure Fifi Masuka comme l’exige la coutume, avant de prendre la route vers le Centre d’Excellence de Kamoa Copper SA sur site en dehors de la ville de Kolwezi pour une importante séance de travail avec la FEC, spécialement la Chambre des mines.
- Mot du Président de la Chambre des Mines
Après le mot de bienvenue “à la maison dont il a contribué à la construction” par Mme Anabel, la Directrice Gérante de Kamoa SA, monsieur Kasongo Bon Nassor, Président de la Chambre des mines a salué “un avocat du secteur et le porte-parole par excellence des miniers” avec lequel la Chambre des mines souhaite un dialogue franc chaque trimestre avec le gouvernement pour régulièrement échanger sur le climat des affaires, le respect des lois et la protection des investissements “face aux changements réguliers des règles de jeu en plein jeu”.
- Mot de la FEC

Au nom du Président national de la FEC empêché, le Président de la FEC Lualaba à lu le mot du Président national qui a insisté sur : un cadre de concertation sectoriel et institutionnel entre les miniers et leur patron afin de “bâtir ensemble une plateforme stratégique” au service du développement du pays. Ledit cadre de dialogue et concertation abordera des questions récurrentes relatives au climat des affaires, les missions de contrôle de l’ARSP dans les entreprises minières.’’
La FEC a préconisé les contrôles internes sur le respect de la loi sur la sous-traitance afin de faciliter les contrôles de l’ARSP. Elle aussi annoncé son souhait de travailler avec le gouvernement à des solutions concrètes et définitives, tout en invitant ses membres des secteurs suivants : mines, télécommunications et hydrocarbures sur la restitution des échanges ayant lieu lors de l’audience récemment accordée au Président de la corporation par le Président de la République et Chef de l’Etat, à la réunion de restitution le 23 septembre 2025 à Kinshasa.
- Mot du Ministre des Mines
En tant que patron du secteur, le Ministre des mines à commencer par inviter tous les intervenants dans le secteur, principalement les miniers, l’administration et les communautés locales (dont la société civile) a beaucoup de sagesse dans tout ce qu’ils font. Il a rappelé à tous qu’il n’y a pas progrès sans efforts, ayant pris note de la doléance de la Chambre des mines sur la LOFIP, il a invité tout le monde à travailler ensemble avec les pouvoirs publiques pour trouver des solutions durables mais dans le respect des lois du pays et de la souveraineté nationale.
“Cette réunion doit être une messe qui aboutit à des choses concrètes, sans se réduire à une des plusieurs rencontres infructueuses ayant eu lieu avant”, a dit le Ministre des mines aux miniers qui a aussi insisté sur “le renforcement de la bonne gouvernance, en luttant contre la corruption et diverses mauvaises pratiques dans le secteur minier, porteur d’espoir pour le pays et sa population”.
Selon lui, il faut une tripartite incluant l’Etat, les miniers et les communautés locales dont la société civile “à cause de la structure du capital du Mining devant produire les taxes (pour l’Etat), les dividendes (pour les miniers actionnaires) et le développement durable (pour les communautés locales)’’.
Face aux plaintes à propos des envahissements des périmètres miniers par des miniers artisanaux avec la complicité de certains services de l’Etat, le Ministre des mines a interpellé tout le monde : “la corruption ne doit pas être plus forte que l’Etat” et a demandé à tout le monde, les miniers industriels compris, à “se battre tous pour combattre et éradiquer la corruption et les mauvaises pratiques dans l’artisanat minier”, à travers le pays dont dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga.

En bon et fin pédagogue doublé de minier expérimenté grâce à plus de 35 ans dans le métier à travers différents continents, Ir Louis Watum a rappelé à l’audience les deux grands alliés pour tous les investisseurs qui ont choisi la République Démocratique du Congo pour y investir :
-les lois et règles du pays qui garantissent les investissements et protègent les actifs ;
-l’administration publique, dont celle du ministère des mines.
Alertant ses interlocuteurs d’un ton ferme et interpellateur à propos de la mauvaise perception du pays dans la grande communauté de grands investisseurs se réunissant régulièrement pour évaluer les juridictions minières dans le monde où investir, l’image de la RDC reste celle d’un Far-West et d’une War-Zone ; et le Ministre Watum d’insister d’un élan patriotique : “Gouvernement, miniers et communautés locales avec notre société civile et nos médias, nous devons tous nous acquitter de nos obligations pour redorer l’image de notre pays comme ne cesse de nous le demander Son Excellence le Président de la République et Chef de l’Etat”.
Faisant publiquement son diagnostic du secteur minier artisanal tel qu’il est à ce jour, il a dit ne pas y croire si les choses ne changent pas selon ce que veut la législation minière à propos pour partir de l’artisanat à la mine à petite échelle. Et de poser la question à tout le monde : “Que faire de 3 millions d’artisanaux miniers qui sont dans un secteur dans lequel je ne crois pas parce qu’il n’a apporté ni des capitaux ni la technologie profitables à tous?”
Avec courage et franchise, le Ministre des mines a partagé un constat que personne ne peut contester :
‘’Ce secteur ne profite pas au pays et à la population, et les résultats de l’artisanat minier à ce jour sont décevants. Autour des sites artisanaux, nous observons tous un taux élevé de déperdition scolaire, de grossesses précoces, de banditisme, de prostitution, de pollution environnementale et une main d’œuvre congolaise soumise à des conditions d’esclaves dont les vrais maîtres, qui bénéficient de la rente de cette activité, sont des étrangers mais également des membres de la classe politique dirigeante dans des provinces minières.

Face à cette catastrophe, nous n’avons d’autres choix que d’appliquer effectivement et sans délais toutes les clauses de nos lois existantes qui sont en leur faveur (des artisanaux) : notamment mettre à leur disposition sans délai des zones d’exploitation artisanales (ZEA) viables, les y installer et les encadrer pour que leurs activités se déroulent dans les conditions optimales d’hygiène et sécurité, sans tracasseries administratives. Pendant que nous nous attelons à cela, nous devons également nous engager à investir dans ce capital humain où l’âge moyen varie de 15 à 35 ans en les reconvertissant progressivement à travers la formation professionnelle et technique à des métiers porteurs dont ils peuvent vivre décemment et par lequel ils contribueront à la reconstruction de notre pays. Car parmi eux certains ont le potentiel de devenir des chefs d’entreprise, et d’autres peuvent exceller dans différents corps de métier.’’
Concernant le ban des exportations des concentrés de cobalt, le Ministre a insisté qu’il s’agit “d’une décision responsable prise par le gouvernement qui travaille sur sa levée mais moyennant des mesures d’accompagnement de ce minerai stratégique au nom de la souveraineté nationale, sans céder aux pressions et lobbies des chinois ou de qui que ce soit. Il en va de la vie de notre pays et de nos populations.”
A propos des leviers du développement communautaire des communautés directement affectées par les opérations minières, le Ministre Watum a insisté sur “la justice distributive et le partage de la prospérité sur base de l’équité afin de combattre les îlots de richesse et opulence qui sont en face des grands trous de la pauvreté. Cela doit se faire aussi grâce à la DOT, aux Cahiers des charges des entreprises minières et à la Redevance Minière revenant aux ETDs et provinces.”
Soucieux d’apporter sa pierre de contribution au développement communautaire et celui de son secteur, Ir Louis Watum a annoncé :
– les Cahiers des charges de nouvelle génération doivent s’aligner sur les retombées à long terme et apporter des réponses à une vision claire que nous devons formuler pour tout projet minier : que voulons-nous léguer aux générations futures lorsque le gisement sera épuisé?
– la connaissance du patrimoine géologique du pays en impliquant des géologues congolais dont il faudra doter des moyens et appuyer par des recherches aérospatiales et l’intelligence artificielle ;
– encourager les congolais à prendre des participations dans les projets développés par les multinationales en RDC, et en devenir actionnaires ;
– développer un état d’esprit chez tous les intervenants du secteur minier grâce aux valeurs suivantes ayant contribué au développement de grands pays à travers le monde : 1. Patriotisme : aimer son pays sans le trahir, aimer son prochain sans le tuer ni l’empoisonner pour le remplacer ou pour ses intérêts afin d’éviter et combattre ce que font les auteurs de la tragédie de l’Est de notre pays ;
2. Intégrité : faire ce qui est correct quand les gens ne vous voient pas et que vous êtes seul ;
3. Pragmatisme : obligation des résultats au delà des réunions et résolutions quelle que soit la précarité des moyens ;
4. Méritocratie : mettre les gens qu’il faut à la place qu’il faut sans clientélisme politique ni tribale.
Avant son huis-clos avec les miniers industriels membres de la Chambre des mines, suivi par le repas offert par Kamoa Copper SA, Ir Louis Watum a insisté sur le partage de la prospérité entre les entreprises, les communautés locales et le pays. Le premier jour de la mission, marqué aussi par la présence de Cyrille Mutombo, Directeur Pays de Barrick Mining et DG de Kibali Goldmine qui est unique entreprise minière industrielle d’or opérationnelle dans le Haut-Uélé, s’est clôturé autour d’un dîner offert par VINMART Group chez Novotel Hôtel dans la soirée, alors que le Ministre des mines qui y était invité d’honneur a continué de travailler en accordant des audiences aux miniers et aux membres de la FEC jusqu’aux petites heures du matin du 19 septembre 2025.
- Vendredi 19 septembre 2025
Dans sa peau d’homme de terrain infatigable, la journée de travail du Ministre des mines l’a conduit tôt le matin chez Tenke Fungurume Mining accompagné du Secrétaire General aux Mines (Monsieur Ramazani Lutuba), du DGA du Cami (Monsieur Muyumba Ndubula), du Ministre provincial des mines du Lualaba, du Président de la Chambre des mines (Kasongo Bin Nassor), du Président de la FEC Lualaba (Germain Pungwe) et de quelques membres de son cabinet dont son Directeur de cabinet Adjoint (Monsieur Marcellin).
Aussitôt fini chez TFM SA à Fungurume, le patron des mines en RDC, accompagné de tous les chefs de corps du Ministère des mines et les membres de son cabinet, du Ministre provincial des Mines du Lualaba et les responsables provinciaux des services du ministère des mines se sont retrouvés face à des milliers des miniers artisanaux sur le site de Mutoshi, un PE de la GECAMINES en amodiation avec Chemaf mais envahi depuis des années pour exploitation artisanale autrefois encadrée par la coopérative Comiakol qu’assistait l’ONG (américaine) PACT CONGO.
Très bien accueilli par les artisanaux miniers sous la coordination du Président de la coopérative Comiakol, monsieur Ngombe Sylvestre Petit-Petit, le Ministre Watum a exhorté ses hôtes au respect des lois du pays sur l’artisanat, au respect de la propriété privée et des droits des autres, au respect de leurs obligations légales et à la recherche de la solution durable aux problèmes de l’artisanat minier avec ses services dont celui des ZEA viables. Cela obligeant un échange franc, constructif et sincère autour d’une table, les responsables des artisanaux et de SAEMAPE ont demandé à l’assistance d’accorder le temps au Ministre pour échanger avec les membres du syndicat des coopératives minières de la province au siège de SAEMAPE.
Ce qui fut aussitôt fait pendant au moins deux heures sous la modération de Sylvestre Ngombe Petit-Petit, après la présentation du travail de SAEMAPE par son DG et par son DP, pendant lesquels huit grandes préoccupations étaient soulevées par les coopératives présentes, des révélations troublantes et accablantes faites par monsieur Nyarkos, Président d’une coopérative minière au nom de ses paires présents dans la salle, contre les politiciens provinciaux et leurs alliés expatriés qui ont pris en otage le secteur minier artisanal contre les vrais coopératives et manipulent les gens contre toutes les autorités qui viennent de Kinshasa pour enquêter ou mettre de l’ordre dans le secteur :
“Vous êtes le père des artisanaux miniers qui sont obligés de vous protéger et travailler avec vous aux solutions en leur faveur parce qu’ils vous connaissent depuis Kamoa et savent que vous n’avez pas des intérêts dans l’artisanat bien que vous étiez autrefois du côté des industriels. Soyez l’église au milieu du village, ne nous sacrifiez pas pour les intérêts des industriels qui sont venus nous trouver sur différents sites obtenus par eux après à Kinshasa sans nous informer ni nous délocaliser comme l’obligent le code et le règlement miniers depuis celui de 2002 jusqu’à celui révisé en 2018. Nous avons refusé de marcher contre vous hier la nuit comme nous le demandaient certains politiciens, nous n’avons rien contre vous et sommes derrière vous même s’ils peuvent venir nous faire du mal après votre départ…’’
Apres leur avoir accordé tout le temps pour s’exprimer et les avoir remercié pour “avoir parlé sincèrement avec leur cœur afin de trouver des solutions ensemble”, le Ministre Watum a répondu à chacune de leurs préoccupations basées sur la création des ZEA viables et la superposition des opérations industrielles et artisanales minières (dont parle l’Article 30, litera e du Code minier révisé en 2018) en les invitant à plus de sagesse et de patriotisme, d’intégrité, de pragmatisme et de méritocratie en valorisant les intelligences de beaucoup d’entre eux qui font l’artisanat pour survivre.
“Je suis contre l’artisanat tel qu’il se fait, je veux que vous travailliez avec moi pour voir comment passer à la petite mine pour ceux dont la vocation est l’artisanat ; et pour la reconversion des autres grâce à des formations avec le Ministère de la Formation Professionnelle pour que deveniez des vrais entrepreneurs, travailleurs dans des entreprises et donneurs des solutions aux problèmes du secteur minier et du pays. Pour le moment, la situation reste telle qu’elle est mais à court terme parce qu’avec vous, les industriels et la société civile devons trouver des solutions durables comme les minerais ne sont pas renouvelables mais les gisements s’épuisent. J’ai dit aux industriels la même chose comme ils ont mis en l’air 120 millions de dollars (chez KCC et TFM) pour construire des murs ne servant pas à vous bloquer aujourd’hui, alors que cet argent pouvait servir à mieux faire dans le cadre des solutions durables si tout le monde avait dialogué. Faisons un pacte que vous allez tous respecter sans le violer pour dialoguer, collaborer, avancer tous ensemble à la recherche des solutions dans le respect des lois, sans se faire la guerre qui ne servira à rien. Ne servez pas les intérêts des étrangers qui contrôlent votre secteur, travaillez avec votre gouvernement aux solutions afin que vous contrôliez votre secteur et passez de l’artisanat à la mine à petite échelle grâce a l’encadrement des services de mon ministère.’’
C’est par ces mots du Ministre Watum sous une forte ovation des délégués du syndicat des coopératives minières en présence de tous les chefs des corps du Ministère des mines et de la presse locale que la réunion s’est clôturée dans le calme et la paix en début de soirée du 19 septembre 2025 que le Ministre des mines a fini par une réunion avec la Gouverneur du Lualaba, madame Honorable Fifi Masuka, et plusieurs audiences à son hôtel jusque tard.
Ayant accompli sa première mission d’écouter, interpeller, conscientiser et passer le message du Chef de l’Etat au gouvernement à propos de l’artisanat minier dans le Lualaba, le Ministère des mines a quitté Kolwezi, avec toute sa délégation, a bord d’un avion de Air Katanga vers Kinshasa, à 9h30 locales du samedi 20 septembre 2025, pour répondre aux autres devoirs gouvernementaux qui l’y attendaient. Le rendez-vous est pris à court terme avec tous les intervenants du secteur au Lualaba en vue des solutions durables, le temps n’étant plus aux discours et réunions interminables mais sans avancées ni améliorations sur terrain.
Par FKF SOFTPRESS.