La récente hausse de l’offre de cobalt issu du continent africain et de l’Indonésie devrait, selon les dernières prévisions, dépasser la demande de véhicules électriques, ce qui devra favoriser des excédents énormes d’ici 2025.
L’entreprise anglo-suisse de négoce, courtage et extraction de matières premières, Glencore, qui annonçait la semaine dernière vouloir augmenter ses stocks de cobalt et réduire sa production dans l’objectif d’apporter un « soutien » aux prix du cobalt, a révélé la détérioration des perspectives.
En mai dernier, lorsque le marché a commencé à évaluer la surabondance à venir, les prix du cobalt métal ont connu une baisse de 65 % par rapport à la même période de l’année dernière. Toujours en 2022, les approvisionnements mondiaux en cobalt ont été estimés à près de 190 000 tonnes métriques avec un excédent d’environ 10 000 tonnes.
« La légère hausse du prix du cobalt depuis mai à environ 17 dollars la livre est due au réapprovisionnement de la chaîne d’approvisionnement et à une certaine tension dans les matériaux de qualité superalliage », ont affirmé certains négociants.
Les projets miniers congolais au centre des enjeux
La mine de Tenke Fungurume (TFM), appartenant au géant chinois CMOC Group, située en République démocratique du Congo – le plus grand producteur mondial – devrait logiquement subir l’ajout de nouveaux approvisionnements miniers.
« Le marché se prépare à la libération de plus de 15 000 tonnes de cobalt dans des hydroxydes de la mine Tenke Fungerume de CMOC […] Au total, il existe un grand nombre de projets miniers en RDC qui pourraient ajouter 50 000 tonnes par an à l’approvisionnement d’ici 2027 », a expliqué l’analyste de Macquarie, Jim Lennon, tout en indiquant s’attendre à ce que les excédents de cobalt s’élèvent à 8 600, 10 200 et 10 400 tonnes cette année, en 2024 et en 2025 respectivement.
L’un des représentants de cette institution financière australienne a affirmé que les approvisionnements en cobalt du deuxième producteur mondial passeront à 83 800 tonnes en 2027, soit plus de 30 % du total contre 10 % en 2022.
En outre, dans le registre de la demande, certaines ont attesté que malgré le passage de l’industrie chinoise des véhicules électriques de la chimie du nickel, du cobalt et du manganèse à des batteries au lithium fer phosphate « moins chères », la demande de cobalt « n’augmentera pas aussi rapidement que prévu ».
« Dans une certaine mesure, la substitution et le passage à des batteries à plus forte teneur en nickel et à faible teneur en cobalt pour augmenter l’autonomie ont été compensés par une augmentation des ventes de véhicules électriques », a dit l’un des analyste de Bank of America, Michael Widmer.