La Chine, principal fournisseur en matières rares aux États-Unis et en Europe, pourrait potentiellement perturber l’approvisionnement mondial en oxydes de terres rares en coupant 40 à 50 %, ce qui aurait un impact sur les fournisseurs de composants avancés utilisés dans les systèmes de défense américains.
Cette annonce confirme la domination du pays de Xi Jinping sur le marché des « minerais critiques » dont les Etats-Unis dépendent fortement à la fois par l’approvisionnement direct de la Chine et indirect en raison de la domination des matériaux chinois dans les chaînes d’approvisionnement mondiale.
Selon un rapport du Congrès américain, les États-Unis possèdent 95 % de gallium sous la forme de plaquettes d’arsénure de gallium, un type de semi-conducteur qui surpasse les plaquettes de silicium les plus répandues pour les équipements électroniques sensibles.
« Les estimations varient en fonction de la durée des stocks et des réserves que pourraient durer si la Chine coupait complètement les approvisionnements en gallium et en germanium. Dans un tel scénario, les stocks mondiaux des matériaux peuvent s’épuiser après un certain nombre de mois », a indiqué ledit rapport.
En septembre dernier, la Chine avait décidé d’imposer des permis d’exportation pour certains produits en graphite dans l’optique de contrôler l’approvisionnement essentiel en minéraux face aux défis posés par sa domination mondiale dans le secteur manufacturier.
Cette situation ne fait pas l’unanimité en interne, d’après Mitch McConnell, leader de la minorité sénatoriale, la concurrence stratégique avec la Chine va déterminer le cours du prochain siècle de l’histoire américaine.
Selon lui, l’administration Biden a trop souvent rencontré ce moment historique avec faiblesse et naïveté : « Maintes et maintes fois, il a sacrifié la concurrence sur l’autel de la politique climatique verte », a-t-il laissé entendre.
La RDC victime de la concurrence sino-américaine
Les Etats-Unis multiplient les efforts pour contrer la domination chinoise sur le marché international en cherchant à élargir son champ d’approvisionnement, en signant des nouvelles partenaires tels que la République démocratique du Congo – avec l’appui de l’Union Européenne (UE) – le projet de création d’une industrie de transformation et valorisation des minerais critiques.
Washington a décidé d’appuyer Kinshasa et Lusaka pour le projet de fabrication des batteries de véhicules électriques en se basant sur le cuivre, le cobalt et le lithium. En outre, ce soutien vise à rééquilibrer la balance par rapport à l’avance considérable que possède la Chine sur le marché.
Hormis les accords, deux propositions de loi ont été également présentées pour réduire les opérations de la Chine en RDC. La première proposition est celle de John James, représentant du Michigan et actuel président du sous-comité Afrique de la Chambre des représentants des États-Unis, qui a soumis un projet de loi exigeant la création d’une stratégie nationale américaine visant à sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques sur le territoire congolais.
Le second est celui d’interdire les produits importés contenant des minéraux essentiels aux batteries des véhicules électrique issus du travail des enfants d’autres formes d’abus, en RDC. D’après Chris Smith du New Jersey, la Chine a recours au travail forcé et à l’exploitation des enfants pour extraire le cobalt dans ce pays d’Afrique centrale pauvre mais riche en ressources.