Dans une lettre ouverte adressée le 29 avril 2025 au Président Félix Tshisekedi, dont MINES.CD a obtenu copie, plusieurs défenseurs des droits humains expriment leur profonde inquiétude face à la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo et à l’avenir des ressources naturelles dans le cadre des négociations internationales en cours.
Alors que des millions de Congolais vivent sous la menace permanente de la violence, de la faim et du déplacement forcé, les signataires dénoncent une double responsabilité : celle des ambitions expansionnistes étrangères et celle d’une gouvernance nationale jugée défaillante. Ils appellent à une action urgente pour sortir de la crise et rétablir la paix dans les zones sous occupation militaire.
L’enjeu géostratégique des ressources naturelles
Les auteurs de la lettre attirent l’attention sur l’intérêt géopolitique croissant que suscitent les minerais stratégiques de la RDC, essentiels à la transition énergétique mondiale, à l’industrie numérique et à la défense. Ils avertissent cependant que ces ressources ne doivent plus alimenter les conflits, mais plutôt servir le développement du pays.
Dans ce contexte, ils critiquent vivement la Déclaration de principes signée à Washington le 21 avril 2025, qu’ils jugent « opaque », « transactionnelle » et « non inclusive ». Pour eux, cette initiative pourrait ouvrir la voie à un bradage des ressources congolaises au profit d’intérêts étrangers, notamment dans le cadre d’un projet d’intégration régionale promu par les États-Unis, dont bénéficierait le régime de Kigali.
Un rappel à la Constitution et à la souveraineté du peuple
Les défenseurs des droits humains invoquent plusieurs articles de la Constitution congolaise (5, 56, 57 et 214) pour rappeler que la souveraineté appartient exclusivement au peuple et que tout accord international portant atteinte à la souveraineté sur les ressources naturelles constitue une infraction grave, assimilable à de la haute trahison.
Ils exigent que tout traité de paix ou de commerce impliquant les ressources naturelles soit soumis à l’approbation du Parlement, conformément aux lois du pays.
Pour conclure, les signataires appellent le Président Félix Tshisekedi à assumer pleinement son rôle de garant de la Constitution et à protéger les intérêts stratégiques de la nation. Ils refusent toute forme de concession ou de compromission qui priverait le peuple congolais de la maîtrise de ses ressources, et exhortent les autorités à défendre la souveraineté économique et territoriale de la RDC.
Pierre Kabakila