Malgré un rebondissement du dollar américain, l’or a gardé ses gains estimés à plus ou moins 2.020 dollars américains l’once, le mercredi 05 avril, et ce, malgré que les données économiques publiées il y a quelques jours ont augmenté les inquiétudes quant à un ralentissement et ont en même temps stimulé les paris dont principalement celui de l’assouplissement des hausses de taux par la Réserve fédérale américaine.
A la mi-journée de mercredi, l’or au comptant est resté stable à 2 020,72 dollars américains l’once, près de son plus haut niveau en un an. Ce métal précieux est actuellement estimé à environ 50 dollars américains de se négocier à un niveau record. Les contrats à terme sur l’or américain ont également eu un mouvement minime, se négociant à 2 037,70 dollars américains l’once.
Après une forte baisse des offres d’emploi aux États-Unis en février dernier, s’ajoutant aux gains du début de cette semaine après qu’un pic du pétrole dirigé par l’OPEP ait suscité des inquiétudes quant à une nouvelle révision à la hausse de l’inflation, l’or a dépassé, mardi 04 avril, le niveau clé de 2 000 dollars américains.
De ce fait, il pourrait désormais maintenir des gains au-dessus de ce niveau à mesure que « les inquiétudes économiques augmentent », ont déclaré certains analystes. UBS prévoit que les prix de l’or dépasseront leur plus haut niveau historique et atteindront 2 200 dollars américains d’ici la fin du premier trimestre de l’année 2024.
Pour leur part, les analystes de Citi prévoient que les prix de l’or resteront élevés à court terme avec une hausse de 2 300 dollars américains grâce à plusieurs facteurs macroéconomiques – notamment les pressions déflationnistes et la probabilité accrue d’une récession – et en même temps, les consultants en recherche sur les matières premières du groupe CPM ont récemment prédit que « la demande d’or resterait élevée en raison des conditions économiques rappelant le début d’une récession ».
« Nous nous attendons à ce qu’une récession se produise probablement en 2024 », a déclaré l’associé directeur de CPM, Jeffrey Christian.
Par ailleurs, selon la zone bourse, la croissance est plus faible que prévu de la masse salariale privée en mars a également exacerbé les inquiétudes concernant le bilan économique des hausses rapides des taux de la Fed. Ainsi, le lingot a trouvé un soutien supplémentaire grâce à un dollar globalement faible et à un recul des rendements américains.
« Ces données économiques pessimistes que nous avons obtenues hier ont remis un peu d’aversion au risque sur le marché et c’est bénéfique pour l’or refuge », a déclaré à Reuters l’analyste principal chez Kitco Metals, Jim Wyckoff.
Les traders voient maintenant 60% de chances que les hausses de taux américaines s’interrompent en mai 2023, améliorant au passage les perspectives de l’or et son statut de « couverture privilégiée contre l’inflation ».
Pourtant Carsten Menke, responsable de la recherche sur la prochaine génération à Julius Baer, a averti qu’une récession américaine pourrait encore être évitée alors qu’un « retour rapide de la politique de la Fed était peu probable ».
Monge Junior Diama