Dans un communiqué de presse publié en début janvier 2024 à Fungurume, dans la province du Lualaba, les mouvements Action pour le Développement Intégral et Durable (ADID) et l’Initiative pour la Protection des Droits et la Réinsertion Sociale (IPDHOR) ont tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences catastrophiques émanant de la pollution atmosphérique au quartier Manomapya, à Fungurume, par l’usine 30K de l’entreprise chinoise, CMOC-TFM.
Selon ces mouvements, après avoir rencontré l’entreprise CMOC-TFM, qui a reconnu avoir pollué l’environnement en raison du non-maîtrise de paramétrage du nouveau système d’hydrométallurgie de l’usine 30K, celle-ci avait promis de mettre fin à l’intoxication respiratoire en installant des appareils capables d’absorber le dioxyde de carbone avant le 31 décembre 2023. Malheureusement, la situation à Manomapya n’a pas évolué depuis le mois de septembre de l’année dernière.
Suite à une investigation menée le 04 janvier 2024, en réponse à l’alarme lancée par la population qui souhaitait se soulever en raison de la négligence de l’entreprise CMOC-TFM à prendre des mesures palliatives pour endiguer cette situation désastreuse, l’ADID et l’IPDHOR constatent que la communauté de Manomapya est « affectée par des saignements nasaux, de la fatigue, des vomissements, des crampes aux yeux, des maux de tête et une gorge sèche ». Aussi, certaines familles ont fui leurs maisons pour se protéger des gaz toxiques émanant de l’usine 30K de CMOC-TFM.
D’après ce document consulté par MINES.CD, le quartier Manomapya a enregistré deux décès d’enfants dus à des saignements nasaux, de la fatigue et des vomissements, ainsi que huit autres enfants qui continuent de souffrir de saignements nasaux, de crampes aux yeux, de maux de tête ainsi que de gorge sèche.
Face à cette situation, ADID et IPDHO ont dénoncé la mauvaise volonté de l’entreprise qui ne fait aucun effort pour améliorer la situation sur le terrain. Ils ont aussi critiqué le gouvernement pour son silence face à cette situation, « sacrifiant ainsi sa population au profit d’une entreprise qui ne respecte pas les droits des communautés locales et cause des dégâts graves au quartier de Manomapya ».
Les deux mouvements appellent les autorités nationales et provinciales à prendre des mesures urgentes pour contraindre l’entreprise CMOC-TFM à respecter les droits des communautés avant que le pire n’arrive. Ils suggèrent également que des sanctions exemplaires soient prises à l’encontre de CMOC-TFM pour son manque de respect envers les populations locales.
A ce jour, Martin Mwamb Nwaj, président de l’ADID indique que la situation reste inquiétante, car 113 habitants du quartier Manomapya ont présenté différents symptômes des maladies qu’il faudra identifier.