L’Initiative pour la Protection des Droits de l’Homme et la Réinsertion Sociale (IPDHOR) remet en cause la version dominante relayée depuis plusieurs jours au sujet des événements tragiques survenus à la carrière de Mulondo, dans le territoire de Mutshatsha (Lualaba).
Alors que des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux évoquaient un éboulement meurtrier, l’organisation assure qu’aucun glissement de terrain n’a été enregistré sur ce site minier artisanal.
Selon l’ONG, les images circulant en ligne ne correspondent pas à la topographie de Mulondo et « contribuent à obscurcir la compréhension réelle des faits », au moment où les autorités évoquaient encore un drame lié à l’instabilité du terrain.
Des affrontements, pas un éboulement
D’après les informations recueillies par l’IPDHOR, les événements seraient liés à de violents affrontements entre creuseurs artisanaux et militaires déployés dans la zone.
Des coups de feu auraient été tirés et plusieurs témoins affirment que la panique aurait provoqué une débandade meurtrière.
Les premières estimations, encore impossibles à vérifier de manière indépendante, évoquent un bilan supérieur à 80 morts, tandis que d’autres corps continuent d’être retrouvés dans des conditions non élucidées.
Certaines dépouilles ont été aperçues dans de faibles profondeurs d’eau, laissant supposer des décès par noyade lors de la fuite.
L’ONG dénonce une « lecture déformée» des faits
Pour l’IPDHOR, les images d’éboulement massivement diffusées constituent une tentative de maquiller l’ampleur ou la nature des événements. L’organisation accuse plusieurs acteurs locaux d’avoir voulu « imposer une narration déconnectée de la réalité », minimisant les responsabilités potentielles.
L’ONG appelle à la mise en place d’une enquête indépendante, menée loin de toute influence politique ou militaire. Elle demande en outre au gouvernement provincial du Lualaba de suspendre et mettre à disposition des enquêteurs tous les militaires présents sur le site au moment du drame.
Restaurer la confiance et protéger les creuseurs
Dans un secteur minier artisanal souvent confronté à l’opacité et aux abus d’autorité, l’IPDHOR insiste sur l’urgence de rétablir un climat de confiance.
Pour cette organisation, les priorités sont claires : faire toute la lumière, garantir la sécurité des exploitants artisanaux et rappeler que les droits humains ne peuvent être sacrifiés, même dans un environnement minier sous tension.
Pierre Kabakila




