Le secteur européen des métaux a salué jeudi 16 mars, la décision de l’Union européenne (UE) d’inclure pour la première fois le cuivre et le nickel comme matériaux stratégique.
Selon des sources consultées par MINES.CD, cette décision de l’Union européenne tient également en compte le fait de garantir des permis plus rapides et un accès plus facile aux capitaux a ceux qui seraient intéressés à exploiter ces matériaux dites désormais stratégique. Aussi, davantage pourrait être fait pour sécuriser les approvisionnements de ces matériaux.
Cependant, la loi sur les matières premières critiques (CRMA) publiée par l’Union européenne ajoute les deux principaux métaux industriels à une liste qui s’était auparavant concentrée davantage sur de minéraux de niche tels que le cobalt, le lithium et les terres rares.
Le cuivre est utilisé dans les systèmes d’énergie renouvelable et pour le câblage des véhicules électriques, tandis que le nickel est un composant majeur de nombreuses batteries de véhicules électriques, d’où l’importance d’inclus dans ces derniers sur la liste des matériaux stratégiques, une façon pour l’Union européenne de s’assurer d’avoir un regard sur ces minéraux qui constituent des atouts dans la transition énergétique de l’ère.
Les sociétés minières et métallurgiques, comme la suédoise BOLIDEN, ont salué les plans de l’Union européenne dans la CRMA visant à fournir des permis simplifiés et un accès au financement pour des projets considérés comme stratégiques.
De ce fait, quelques groupes industriels et entreprises ont plaidé, pour que d’autres métaux industriels tels que l’aluminium puisse être inclus dans cette liste stratégique afin d’assurer l’approvisionnement en matériaux nécessaires à la transition verte, tandis qu’une concurrence loyale avec la Chine doit également être abordée, a rapporté une source européen.
L’association VDM des négociants et recycleurs de métaux allemands faisait partie de ceux qui réclamaient l’inclusion de l’aluminium et du zinc.
« Ces secteurs de la métallurgie ont également besoin de procédures d’approbation rapides et, surtout, de prix de l’énergie compétitifs », avait indiqué le groupe dans un communiqué.
L’Union européenne réalise déjà environ 15% de production de ses besoins en cuivre, bien au-dessus de l’objectif global de 10% fixé par elle-même pour les minéraux stratégiques, mais la situation pourrait se « détériorer », renseigne le PDG d’Aurubis, le plus grand producteur européen de cuivre raffiné, cité par quelques sources européennes.
L’industrie du recyclage des métaux serait affectée si la problématique de la concurrence avec la Chine ne pas prise en compte.
« Chaque mine s’épuise, il est donc temps d’agir maintenant pour garantir que les nouveaux projets miniers, qui prendront des années à se développer, soient approuvés à temps », a déclaré Roland Harings dans une interview accordée au média britannique Reuters.
Roland Harings a également déclaré que l’Union européenne doit assurer une concurrence « loyale avec la Chine » et d’autres pays afin que l’industrie du recyclage des métaux puisse prospérer.
« Nous n’avons absolument aucun problème à être en compétition s’il y a des règles du jeu équitables. Si tout le monde doit respecter des normes minimales en matière d’environnement, de travail et autres », a-t-il poursuivi.
De son côté, Aurubis considère le recyclage comme un énorme domaine de croissance avec la construction de nouvelles usines et a l’intention à plus long terme de se lancer également dans le recyclage des batteries de véhicules électriques.