Dans un communiqué officiel, Jules Ngongo, porte-parole des opérations militaires en Ituri précise que cette attaque est l’œuvre de deux groupes armés qui se disputent le contrôle de cette carrière. Il souligne que malheureusement lors de leurs affrontements ce sont des paisibles citoyens qui sont utilisés comme bouclier humain.
« En effet, il y a une carrière de mine d’or qui est exploitée artisanalement à 7 km de Pluto, appelée Camp Blanquette. Deux groupes armés se disputent le contrôle de cette carrière, à savoir Milices CODECO et Zaïre. Malheureusement, pendant leur sale besogne, certaines personnes se sont retrouvées entre deux feux de ces hors-la-loi et dont plusieurs ont perdu la vie et leurs cases brûlées. Le bilan reste à confirmer, les morts et les dégâts matériels », lit-on dans le communiqué de presse du gouvernorat de l’Ituri.
Et de renchérir : « informé de la situation, le Gouverneur militaire et commandant des opérations en Ituri, le Lieutenant Général Luboya N’kashama Johnny, depuis le Territoire d’Aru où il se trouvait en mission d’évaluation de la situation sécuritaire, regrette du fait qu’une bonne partie de nos populations aient perdu la vie à cause de la barbarie et des intérêts mesquins de certains fils égarés de l’Ituri ».
Au moins 35 personnes ont été tuées, dimanche, par des rebelles du groupe armé « Coopérative pour le développement du Congo » (Codeco) qui ont attaqué une mine d’or artisanale en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. La milice Codeco est considéré comme l’un des groupes les plus meurtriers de l’est congolais.
Au moins 35 personnes ont été tuées, dimanche 8 mai, par des rebelles du groupe armé « Coopérative pour le développement du Congo » (Codeco) qui ont attaqué une mine d’or artisanale en Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
« Les Codeco ont tué dans la mine d’or ‘Camp Blanquette’. Il y a 29 corps ramenés à la cité de Pluto. Six corps calcinés ont été enterrés sur place », a déclaré à l’AFP Jean-Pierre Bikilisende, bourgmestre de la commune rurale de Mungwalu dans le territoire de Djugu (Ituri, nord-est).
« Un bébé de quatre mois » figure parmi les morts. « Ce bilan est provisoire, puisqu’il y a d’autres civils tués dont les corps ont été jetés dans des trous d’orpaillage et plusieurs autres civils sont portés disparus. La fouille se poursuit », a indiqué Jean-Pierre Bikilisende. « Le camp Blanquette’ est érigé dans la forêt, loin de la position militaire la plus proche. L’intervention est donc arrivée avec un peu de retard », a-t-il déploré.
L’un des groupes les plus meurtriers de l’Est congolais
« Il y a aussi plusieurs blessés, dont neuf grièvement, admis à l’hôpital général de Mungwalu », a déclaré, pour sa part, à l’AFP Chérubin Kukundila l’un des responsables de la société civile de Mungwalu, estimant « qu’il y a au moins 50 personnes tuées ».
La mine d’or artisanale dénommée « camp Blanquette » est située dans la forêt à plus de 7 km de la cité de Mungwalu, dans le territoire de Djugu (Ituri), fief du groupe armé Codeco.
La milice Codeco, qui prétend défendre les membres de la communauté Lendu contre la communauté rivale Hema et contre les forces de sécurité, est considérée comme l’un des groupes les plus meurtriers de l’est congolais. En plus des civils et des militaires, les miliciens Codeco s’attaquent également aux déplacés et à des humanitaires.
L’Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont placés sous état de siège depuis le 6 mai 2021, une mesure qui a donné les pleins pouvoirs aux officiers de l’armée et de la police pour gérer l’administration et mener la guerre contre la centaine de groupes armés qui sévissent dans l’Est congolais depuis plus d’un quart de siècle. Après une année d’état de siège, les autorités ne sont pas parvenues à mettre un terme aux massacres des civils.