Des 17 migrants chinois arrêtés pour exploitation illicite des minerais à Karhembo, une agglomération située dans le territoire de Walungu, 14 ont étonnamment été libérés mardi 24 décembre 2024 par la Direction Générale de Migration du Sud-Kivu.
C’est lors d’une conférence de presse animée tard dans la nuit de mardi dernier que le Chef de l’exécutif provincial du Sud-Kivu a révélé que ces migrants chinois ont été relâchés à son insu, sur fond de pression de Kinshasa.
« Je suis profondément choqué, depuis cet après-midi, après avoir appris que ces exploitants illégaux miniers chinois ont été frauduleusement libérés par la DGM. Pendant que j’étais dans les escarpements de Ngomo, en itinérance pour superviser l’évolution des travaux sur la RN5, Bukavu-Kamanyola-Uvira, j’ai reçu un coup d’appel téléphonique m’informant que 14 sur les 17 sujets chinois récemment arrêtés venaient d’être libérés par la DGM/Sud-Kivu, sans m’en informer au préalable alors que j’avais déjà instruit ce service, par écrit, qu’aucun de ces exploitants miniers illégaux ne puisse sortir de la province jusqu’à la fin des enquêtes. Selon le responsable de cette direction en province, l’ordre serait venu de sa hiérarchie à Kinshasa », a expliqué le Gouverneur Jean-Jacques Perusi.
L’autorité provinciale dit déplorer ces actes qui, selon lui, n’honorent pas l’État congolais. Il promet son implication directe pour que les mains noires de Kinshasa et d’ailleurs soient démasquées car, à l’en croire, ces chinois devaient au-moins 10 millions à l’État congolais.
« Je ne lâcherai pas. Tout sera au clair. Par exemple, pour le seul cas de Karhembo, ces chinois y exploitent des minerais depuis 2019. Nos experts et services d’assiettes estiment que ces chinois doivent plus de 10 millions à la province et au trésor public. Ils étaient prêts à régulariser leur situation malheureusement, c’est encore par le Rwanda qu’ils viennent de s’échapper, en complicité avec notre service de migration », a-t-il expliqué . Entre-temps, les trois devenus restant vont répondre de leurs actes, promet-il.
Azarias Mokonzi