Dans un contexte de tension géopolitique croissante et de besoin accru en minerais stratégiques, les États-Unis ont annoncé un partenariat inédit avec le Rwanda pour garantir un accès direct à l’étain, métal essentiel pour l’industrie électronique et les énergies renouvelables.
Une lettre d’intention a été signée ce mardi entre Washington, la société Trinity Metals et Nathan Trotter, en vue de mettre en place une nouvelle filière d’approvisionnement directe entre le Rwanda et le marché américain.
Réduire la dépendance et sécuriser les chaînes d’approvisionnement
Cette démarche s’inscrit dans une stratégie de diversification des sources, alors que les États-Unis s’approvisionnent déjà en étain via la mine de Bisie, exploitée par Alphamin dans le Nord-Kivu (RDC). Ce gisement, l’un des plus riches au monde, a récemment vu ses opérations temporairement suspendues en mars 2025 à la suite de l’avancée du M23, mettant en lumière la fragilité de certains circuits d’approvisionnement.
Le site rwandais de Trinity Mines, déjà visité par des responsables américains, apparaît désormais comme une alternative stratégique crédible pour Washington, dans un effort plus large de relocalisation industrielle et de sécurisation des minerais critiques.
Une coopération à fort enjeu géoéconomique
Ce rapprochement avec le Rwanda traduit une volonté américaine de renforcer les partenariats miniers en Afrique de l’Est, tout en réduisant les risques liés aux conflits armés et à l’instabilité politique dans certaines zones productrices.
Avec cette nouvelle alliance, les États-Unis entendent mieux contrôler leur chaîne d’approvisionnement en étain, un métal clé pour la fabrication de circuits imprimés, de batteries et d’alliages industriels.
Pierre Kabakila