Le Mali se prépare à recevoir un montant significatif de 750 milliards de francs CFA (environ 1,2 milliard de dollars américains) de la part des sociétés minières au cours du premier trimestre 2025, apprend-on de MINING.COM.
Ce montant découle d’une série de négociations fructueuses entre le gouvernement malien et les entreprises du secteur minier, dans le cadre d’une refonte globale de la législation minière du pays. Le ministre des Finances, Alousseni Sanou, a annoncé que la première tranche de 500 milliards de francs CFA avait déjà été reçue à la fin décembre, marquant une étape importante pour les finances publiques maliennes.
Les autorités militaires du Mali ont adopté une approche rigoureuse vis-à-vis des sociétés minières internationales, imposant des réformes significatives pour maximiser les revenus issus de l’exploitation minière. Un audit a révélé un manque à gagner de 300 milliards de francs CFA sur les recettes fiscales, ce qui a conduit le gouvernement à exiger le paiement d’arriérés d’impôts et de dividendes. Cette nouvelle dynamique a permis au Mali d’augmenter sa participation dans les actifs miniers nationaux, passant de 20 % à 35 % grâce à un nouveau Code minier adopté en 2023.
Les tensions entre le gouvernement malien et certaines entreprises minières se sont intensifiées ces derniers mois. Barrick Gold Corp., par exemple, a récemment averti qu’elle pourrait être contrainte de cesser ses opérations au Mali si les perturbations liées aux exportations et aux opérations se poursuivent. Le gouvernement accuse Barrick d’une dette d’environ 512 millions de dollars en impôts et dividendes impayés, des allégations que la société conteste fermement. Cette situation a conduit à l’arrestation de plusieurs dirigeants de Barrick, soulignant la fragilité des relations entre l’État et les entreprises minières.
D’autres sociétés, comme Resolute Mining Ltd., ont également été confrontées à des défis similaires. En novembre dernier, Resolute a accepté de régler un litige fiscal en versant environ 160 millions de dollars après l’arrestation de son Directeur général. D’autres accords ont été conclus avec B2Gold Corp. et Allied Gold Corp., qui ont également été amenés à payer des arriérés tout en s’engageant dans des projets d’expansion pour leurs mines respectives.
Pierre Kabakila