Pour la première fois de son histoire, la tonne de cuivre a franchi le seuil symbolique des 12 000 dollars sur le London Metal Exchange (LME), confirmant une dynamique haussière exceptionnelle sur le marché des métaux industriels.
Selon les données relayées par Bloomberg, cette envolée des prix s’inscrit dans un contexte mondial marqué par l’accélération de l’électrification des économies, le développement massif des infrastructures énergétiques et l’essor de l’intelligence artificielle, autant de facteurs qui soutiennent durablement la demande du métal rouge. Les investisseurs anticipent notamment une consommation accrue pour les réseaux électriques et les industries à forte intensité énergétique.
Une offre mondiale sous pression
Face à cette demande soutenue, l’offre mondiale montre des signes de fragilité. Plusieurs perturbations ont récemment affecté la production dans des pays clés, notamment l’Indonésie, la République démocratique du Congo et le Chili. Ces incidents ont contribué à réduire les volumes disponibles sur le marché international, alimentant les inquiétudes quant à la capacité du secteur minier à suivre le rythme de la demande.
À ces tensions s’ajoute un facteur commercial majeur : la perspective de droits de douane américains sur le cuivre. En anticipation de cette éventualité, les importations vers les États-Unis se sont intensifiées, entraînant une concentration des stocks dans les entrepôts américains. Cette situation a réduit la disponibilité du métal pour d’autres régions, exacerbant la concurrence entre acheteurs.
Selon plusieurs analystes, cette accumulation de stocks aux États-Unis devrait se poursuivre tant que les orientations de la politique commerciale américaine ne seront pas clairement définies. Une dynamique qui contribue à la flambée actuelle des prix, même si les stocks mondiaux, dans leur ensemble, demeurent encore suffisants à court terme.
Vers un déficit structurel du marché
Sur le plan des perspectives, plusieurs institutions financières mettent en garde contre un déficit marqué dès l’an prochain. La baisse attendue de la production chez les principaux producteurs mondiaux, combinée à une demande en constante progression, pourrait déboucher sur l’un des déséquilibres les plus importants observés depuis plus de vingt ans. Certaines banques évoquent un excédent de la demande pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers de tonnes.
À la clôture des échanges, le cuivre évoluait toujours au-dessus des 12 000 dollars la tonne sur le LME, tandis que d’autres métaux industriels affichaient également des gains, illustrant une tendance haussière plus large sur l’ensemble du marché des métaux de base.
Pierre Kabakila




