S’adressant à la Nation le jeudi 13 juillet, le Président ougandais Yoweri Museveni est largement revenu sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo voisine. Le fichier de son discours parvenu à la rédaction de MINES.CD ce 14 juillet — répertorie en pièces jointes — des photos des civils décapités par les terroristes islamistes des ADF combattus par son armée.
Tout en se félicitant d’avoir limiter la capacité de nuisance des ADF sur son territoire, Yoweri Museveni accuse l’ancien président congolais Joseph Kabila d’avoir facilité l’installation de ces terroristes en RDC.
« En s’appuyant sur une armée forte, un service de renseignement raisonnablement fort et une cohésion politique maximale possible, le NRM a pu éloigner les ADF de l’Ouganda depuis leur défaite dans la vallée de Semuliki en 2007. Cependant, les ADF étaient là au Congo. Bien que leur croissance ne soit pas dramatique, mais le gouvernement congolais de S.E. Kabila, soutenu par certains acteurs régionaux et internationaux, leur a donné gratuitement
fermage au Nord-Kivu et en Ituri. Ils extrayaient de l’or, vendaient du bois, récoltaient le cacao des gens, percevaient des impôts, extorquaient de l’argent aux gens, etc », lit-on dans son discours.
Museveni précise que « malgré la croissance modeste et le territoire libre que le gouvernement Kabila leur a donné », les ADF « ne pouvaient pas du tout entrer en Ouganda en section de force, peloton, compagnie, etc. – et pouvaient infiltrer des individus avec beaucoup de difficulté ».
De tous les groupes armés sévissant à l’est de la République démocratique du Congo, les Forces démocratiques alliées ou ADF sont les plus meurtriers durant ces dernières années. D’origine ougandaise et affiliés à l’organisation État islamique, ces djihadistes qui mènent des attaques contre des civils continuent de sévir de la RDC jusqu’en Ouganda malgré l’action conjointe des forces armées des deux pays.
À l’origine, les Forces démocratiques alliées sont une coalition de groupes armés ougandais, dont le plus important était composé de musulmans, opposés au président ougandais Yoweri Museveni (président de la république d’Ouganda depuis 1986).
Historiquement, cette rébellion tire sa lointaine inspiration de la secte Tabligh, née au début du XXe sièce dans une Inde sous domination britannique, rappelle le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) dans un rapport publié en novembre 2018. Les premiers membres des ADF appartenaient à cette secte, qui en Ouganda est parfois associée à un courant salafiste. Le chef des ADF Jamil Mukulu est né chrétien, se convertit à l’Islam, part étudier en Arabie saoudite à Ryad d’où il revient avec une vision militante de l’Islam. Il sera arrêté et emprisonné avec d’autres lors des luttes de pouvoir pour le contrôle des musulmans en Ouganda.
Stéphie MUKINZI M.