Des violents affrontements ont opposé, samedi 6 septembre 2025, les terroristes islamistes ADF aux miliciens NDC-Rénové sur le site minier de Lukayayo, dans le groupement Batike, secteur de Bapere, territoire de Lubero (Nord-Kivu).
Une attaque des miliciens
Selon plusieurs sources locales, ce sont les éléments de NDC-Rénové qui ont lancé l’offensive afin de déloger les ADF de ce site stratégique.
« Les miliciens NDC-Rénové ont attaqué dans l’objectif de prendre le contrôle du site. Les combats ont été rudes, avec des détonations d’armes lourdes et légères entendues toute la journée », rapporte un habitant.
Bilan provisoire : un milicien blessé, tandis que plusieurs combattants ADF auraient été neutralisés. « Nous avons constaté des traces de sang lors de leur fuite. Comme à l’accoutumée, ils n’abandonnent jamais leurs cadavres », précise une source locale.
Le président de la société civile de Bandulu, Célestin Baekwa, a confirmé ces informations et encouragé les FARDC à accentuer la pression militaire contre les ADF.
Une guerre minière déguisée
Derrière ces affrontements se cache cependant un enjeu économique majeur : le contrôle des sites aurifères. Selon la société civile, les miliciens NDC-Rénové exploitent illégalement plusieurs zones minières, en violation du Code minier.
Samuel Kakule Kaheni, président de la société civile de Bapere, cite notamment le site de Botambisi, où l’État est totalement absent.
« L’administration des Mines n’y a aucun accès. Les creuseurs sont encadrés directement par NDC-Rénové. Tous les services compétents, dont le Saemape et l’administration des Mines, sont empêchés d’y intervenir », dénonce-t-il.
Par ailleurs, plusieurs autres sites miniers sont aujourd’hui abandonnés par les coopératives locales, à cause de l’insécurité permanente. « Personne ne sait réellement qui exploite ces zones, car l’accès y est strictement interdit », ajoute Kaheni.
Pour la société civile, cette exploitation illicite alimente directement l’instabilité dans la région.
« Ces minerais financent les activités des groupes armés et aggravent la crise sécuritaire dans le territoire de Lubero », déplore un acteur local.
Azarias Mokonzi