Dans un contexte marqué par le pillage systématique des ressources minières par des groupes armés, les députés provinciaux Christian Mafungula et Sa Majesté Abdoul Paluku Kalemire III montent au créneau. Ils appellent à une reprise en main du secteur minier par l’État afin de transformer les zones rouges de Mughalika, Kavusu et du secteur des Bapere en véritables pôles de développement économique.
L’urgence de passer à l’exploitation formelle
Les territoires de Beni et de Lubero illustrent un paradoxe dramatique : une richesse géologique considérable qui, faute d’encadrement et de contrôle de l’État, alimente l’insécurité. Pour tenter de rompre ce cercle vicieux, les deux élus ont échangé avec le président du Conseil d’administration (PCA) du Cadastre minier (CAMI), Crispin Mbindule Mitono.
Au cœur de leurs échanges, une proposition claire : que le CAMI oriente des investisseurs crédibles vers les zones stratégiques de Mughalika, Kavusu et le secteur des Bapere. L’objectif est double : démanteler les circuits d’exploitation illicite et créer des emplois directs au profit des communautés locales.
« Nous avons encouragé le PCA à orienter les investisseurs potentiels vers ces zones du Nord-Kivu où les ressources sont abondantes. C’est une question de création d’emplois pour nos populations et de génération de revenus pour la République », ont souligné les deux députés.
Un signal encourageant pour les populations locales
De son côté, le PCA du CAMI a accueilli favorablement cette démarche. Indiquant que le dossier est déjà à l’étude, Crispin Mbindule Mitono a rassuré ses interlocuteurs quant à sa volonté de transmettre ces propositions à sa hiérarchie.
L’ambition affichée est de garantir que les populations riveraines soient les premières bénéficiaires des retombées économiques issues de l’exploitation des carrés miniers, mettant ainsi un terme à l’exploitation anarchique qui profite aujourd’hui aux groupes armés.
Sécurité et relance économique, un tandem indissociable
Toutefois, le défi reste de taille. Les zones concernées par ce projet de relance économique demeurent sous l’emprise de plusieurs groupes armés qui tirent profit de l’or et d’autres minerais pour financer leurs activités criminelles.
Conscients qu’aucune relance durable n’est possible sans un minimum de sécurité, les députés provinciaux ont également sollicité l’influence politique de Crispin Mbindule Mitono au sein de l’Assemblée nationale. Ils plaident pour l’interpellation du ministre de la Défense afin d’obtenir des explications sur la persistance des massacres et l’occupation de certaines entités par les groupes armés, notamment le M23-RDF-AFC et les ADF.
Pour ces élus, la sécurisation totale de l’Est de la République démocratique du Congo demeure un préalable non négociable à toute prospérité minière. Le PCA du CAMI a, pour sa part, promis un suivi rigoureux de ces préoccupations, tant au niveau gouvernemental que parlementaire.
Azarias Mokonzi




