La guerre menée par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda au Nord-Kivu accentue l’exploitation illégale des minerais dans le Parc National des Virunga. C’est ce qu’a dénoncé, lundi 31 mars 2025, Méthode Uhoze, directeur des relations extérieures de cet établissement lors d’un point de presse à Beni.
Une exploitation minière illégale incontrôlée
Selon Méthode Uhoze, les éco-gardes, chargés de protéger le parc et sa biodiversité, n’ont plus accès aux zones minières en raison du conflit. Cette situation favorise le pillage systématique des ressources et accélère la destruction du parc.
« Les guerres n’impactent pas seulement les populations, elles affectent aussi la flore et la faune. Actuellement, plusieurs zones du parc échappent au contrôle des éco-gardes en raison de l’insécurité. Ces zones sont devenues des bastions d’exploitation illégale des ressources », a-t-il déploré.
Un impact dévastateur sur le tourisme et les infrastructures Outre le pillage des ressources, le conflit armé a entraîné la suspension de toutes les activités touristiques du Parc National des Virunga.
« La guerre a paralysé tous les circuits touristiques, plongeant des centaines de familles dans une situation économique dramatique, alors qu’elles dépendaient directement de cette activité », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, plusieurs infrastructures construites par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) ont été détruites, notamment des lodges situés autour de Mikeno.
Déforestation et trafic de charbon : un écosystème en péril En plus de l’exploitation minière illégale, le parc subit une déforestation massive due à la coupe abusive des arbres pour la production de charbon. Ce phénomène aggrave la destruction de l’écosystème des Virunga et alimente un trafic clandestin de ressources naturelles.
Face à cette situation alarmante, l’ICCN appelle à une action urgente pour protéger l’un des plus anciens et des plus riches parcs naturels du continent africain.
Azarias Mokonzi