Le groupe d’étude sur le Congo (GEC) a révélé dans un rapport que l’exploitation de l’or congolais est au centre des enjeux de l’opération militaire conjointe entre l’armée congolaise et ougandaise dans la partie Est de la RDC, précisément en Ituri (province frontalière avec l’Ouganda).
D’après le récent rapport du GEC, le gouvernement ougandais a « plus à gagner dans l’opération militaire lancée en novembre 2021 dans la province de l’Ituri dans l’Est de la RDC menée par l’armée congolaise et ougandaise ».
Cette opération militaire avait pour objectif l’éradication des groupes rebelles notamment les forces démocratiques et alliés (ADF, mouvement allié à l’État Islamique), « force est de constater que malgré cette opération militaire ces rebelles continuent de terroriser la population de cette partie du Congo alors que l’Ouganda avait vanté les prouesses de cette opération qui selon Kampala, avait amené à la destruction des sanctuaires de ces rebelles ». En réalité ces rebelles n’ont pas été détruites mais elles ont changé de localisation d’après le GEC.
De ce fait, le rapport du GEC révèle que « d’autres enjeux sont aussi importants dans le déclenchement de l’opération militaire de l’Ouganda en RDC » à savoir le pétrole, l’or et la construction des routes. « Tous ces éléments sont au cœur de la stratégie politique du président ougandais Yoweri Museveni », insistent GEC et son partenaire Ebuteli.
Comment l’Ouganda compte protéger son exploitation de l’or congolais ?
Cette question vaut son pesant d’or. D’après ce rapport, l’Ouganda a exporté en 2021, une quantité de l’or « d’une valeur de 2,24 milliards de dollars » dont la majeure partie proviendrait de la RDC, ce qui est un chiffre non négligeable pour la survie de l’économie de ce pays. « Des difficultés à l’accès à l’or congolais aurait des conséquences désastreuses sur l’économie ougandaise, c’est pourquoi l’opération militaire en RDC accompagne la construction des routes, une construction qui est en fait tenue par une entreprise ougandaise proche du cercle de la présidence ougandaise », expliquent GEC et Ebuteli. Cette opération militaire protège les travaux et les engins de construction qui doivent bâtir 1182 km des voies, d’après un accord signé en 2019 entre le Congo et l’Ouganda, cela favorisera le commerce de l’or et d’autres produits, explique GEC.
Par ailleurs, GEC indique aussi que l’Ouganda a signé en février 2022 des importants contrats avec des grandes entreprises mondiales pour l’exploitation de sa réserve pétrolière et pour que ce projet réussisse, le président ougandais Museveni tient à la sécurisation de ses frontières, cela explique aussi les dessous des cartes de cette opération militaire.