La ministre des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi a, dans son mot sur la redynamisation de la lutte contre la fraude de l’or en République démocratique du Congo, le dimanche dernier, épinglé les causes principales de l’exploitation illégale des minerais – depuis plus de deux décennies – causant au pays une perte économique estimée à 34 milliards de dollars américains.
A en croire la patronne du secteur minier congolais, plusieurs sources crédibles font état du lien existant entre l’exploitation illégale des ressources minières de la République démocratique du Congo et les activités des groupes armés agissant pour le compte de certains de nos pays voisins membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), dont le Rwanda en est le principal instigateur.
« La fraude résultant de ce qui précède prive le pays des capitaux qui pouvaient financer davantage la construction des routes, des hôpitaux, des écoles, etc. autant dans la province d’extraction que dans l’ensemble du territoire national […] En vingt ans, le pays n’a pas pu recycler dans son économie environ plusieurs de milliers de milliard de franc congolais équivalant à plus de trente-quatre milliard dollars américains (Ndlr. 34 000 000 000 USD), ce qui auraient permis la réalisation des activités d’intérêt général à impact durable », a-t-elle lancé dans son mot sur la redynamisation de la lutte contre la fraude de l’or.
Dans ce cadre, Antoinette N’samba Kalambayi a rappelé que le partenariat PRIMERA GOLD a été mis en place, lequel a fait passer les exportations d’or de la filière artisanale de moins de 50 kilos l’an à plus de 600 kilos en moins de six mois.
Par ailleurs, elle a expliqué qu’en sa qualité de ministre des mines, elle a chargé la Commission nationale de lutte contre la fraude et la contrebande minière à « poser tous les actes nécessaires à la constitution des dossiers à sous mettre aux instances judiciaires compétente ».
« J’ai instruit tous les services techniques de mon ministère à démarrer une campagne de sensibilisation dans le respect de la législation en vigueur afin que personne n’en prétexte ignorance. En tout état de cause, cette action de prévention et de répression ne se limite pas qu’à la filière aurifère. Elle sera étendue à toutes les autres filières en activités. Compte tenue de la position privilégiée de la RDC en tant que, principal fournisseur et détenteur de la plus grosse part des réserves de cobalt, une attention particulière sera portée sur l’exploitation de cette substance minérale stratégique afin d’éliminer tout obstacle à son acceptabilité par les marchés internationaux. Cela dit, Il est temps de mettre fin au trafic illégal des minerais », a martelé Antoinette N’samba Kalambayi.
La République démocratique du Congo a depuis peu lancé l’offensive contre l’exploitation illicite de ses minerais. En effet, le Président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, a, au cours de la dernière réunion du Conseil des ministres, exhorté les uns et les autres à se départir de toutes les pratiques frauduleuses dénoncées, car tous ceux qui seront appréhendés, auteurs, co-auteurs et complices « subiront la rigueur de la loi ».
Pour rappel, un réseau de criminels économiques avait été présenté aux membres du gouvernement par l’Etat-major des renseignements militaires (ex-DEMIAP), vendredi 05 mai dernier, à son siège à Kinshasa. Ce réseau composé d’un total de 25 personnes dont des autorités des services spécialisés de l’État congolais, avait été appréhendé – avec plusieurs effets et kilos d’or – à l’issue d’une opération de traque menée dans la province du Sud-Kivu.
Monge Junior Diama