Un réseau de criminels économiques a été présenté vendredi 05 mai à Kinshasa, par l’Etat-major des renseignements militaires (ex-DEMIAP) à une représentation de l’équipe gouvernementale composée, entre autres, de Rose Mutombo Kiese, ministre de la Justice ; Nicolas Kazadi Kadima, ministre des Finances et Antoinette N’samba Kalambayi ; ministre des Mines.
Ce réseau de criminels économiques composé d’un total de 25 personnes – dont des autorités des services spécialisés de l’État – a été arrêté à l’issue d’une opération menée dans la province du Sud-Kivu, a renseigné le service de communication et information des Forces armées de la République démocratique du Congo (SCIFA).
D’après la même source, parmi les effets saisis au cours de cette opération menée par le service de renseignement militaire, on y retrouve : 4 coffres-forts, non encore ouverts, dont 1 se trouvant à Kinshasa et 3 autres en destination de Kinshasa ; 15 ordinateurs portables et 41 téléphones ; des fours ; des balances ; des moules ; 26,120 kilogrammes d’or ; 406.000 dollars américains ; 60.568.000 francs congolais ; 125.900 francs rwandais ; 4.560 roupies et 1.000 shilling ougandais.
« Ils ont été arrêtés le 1er mai lors d’une opération dirigée par l’Etat-major des renseignements militaires à Bukavu au Sud-Kivu. Lors de leur arrestation, une quantité d’or comme vous le voyez ici, il y en a d’autres, une autre quantité qui est dans le sac, une quantité d’or a également été saisie, il y a aussi de l’argent en franc congolais, dollars américains, shilling ougandais, il y a aussi le franc rwandais et le franc rwandais, sont dans les coffres puisqu’on n’a pas encore réussi à ouvrir le coffre », a fait savoir le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Avant d’ajouter que, pendant que le gouvernement national se démène pour stabiliser l’économie du pays, ces criminels se mobilisent pour « favoriser le coulage des recettes mais aussi la fraude et le trafic de l’or vers les pays qui nous agressent ».
Dans ce groupe de personnes arrêtées, on retrouve des étrangers et des congolais. Du côté des congolais, il y a des autorités telles que le directeur provincial de la DGM/Sud-Kivu, Jacques Ikwa Ekila ; la directrice provinciale adjointe de la DGM/Sud-Kivu, Solange Nabintu ; le directeur provincial de l’ANR/Sud-Kivu, Chess Muepu Katombe ; le conseiller financier du gouverneur de la province du Sud-Kivu et tant d’autres.
Le porte-parole des FARDC a laissé entendre que cette opération est un message fort lancé aux autres criminels opérant dans d’autres coins du pays.
« Leur arrestation est un message fort à l’endroit de tous ceux qui s’adonnent à ces genres d’entreprises dans toutes les provinces. Toutes les batteries sont mises en œuvre pour les mettre hors d’état de nuire et tous seront mis à la disposition de la justice pour subir la rigueur de la loi », a-t-il conclu.
Pour sa part, la ministre de la Justice, Rose Mutombo Kiese, a fait savoir que cet échantillon de criminels économiques arrêté sera sanctionné conformément aux lois de la République, afin de servir d’exemple à ceux qui continuent de s’aventurer dans ce type de crime.
« Le message que je voudrais lancer à tout le monde, vous avez suivi l’énumération des différentes personnes concernées notamment les services de l’État. Que tout celui qui va continuer à soutenir les criminels économiques et complices, est qu’il sera sanctionné. Je salue ce travail puisque ça va tout droit dans la vision du Chef de l’État, qui veut que toutes nos richesses soient contrôlées et vendues par la voie officielle », a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, Nicolas Kazadi Kadima, ministre des Finances, a félicité les services des renseignements militaires pour le travail abattu, tout en indiquant que ces pratiques favorisent en même temps l’insécurité qui prévaut dans l’Est de la République démocratique du Congo.
« Il s’agit ici d’un grand combat parallèle à celui qui se passe dans l’Est du pays. Ce sont justement ces pratiques qui permettent de maintenir la situation de l’insécurité dans l’Est du pays. Nous sommes ici entrain de voir comment nos services, ont donné une réponse efficace pour couper l’herbe sous les pieds de tous ces trafiquants qui alimentent les groupes armés et l’insécurité dans l’Est de notre pays. Il s’agit également d’un grand pas dans notre lutte contre le blanchiment et le trafic d’argent », a-t-il expliqué.
Emmanuel Lufiauluisu