Coup dur pour le secteur minier congolais : le prix de l’étain vient de chuter brutalement sur les marchés internationaux. Selon les données publiées ce jeudi 24 avril 2025 par le ministère du Commerce extérieur, la tonne de ce minerai stratégique s’est négociée à 30 891,00 USD entre le 21 et le 26 avril, contre 35 743,75 USD la semaine précédente. Soit une baisse de 13,58 %.
Mais l’étain n’est pas le seul à plonger. D’après le même rapport, d’autres produits miniers congolais ont également connu une décote : le cobalt est passé à 33 022,00 USD la tonne (contre 33 142,00 USD), le zinc a légèrement reculé à 2 610,05 USD (contre 2 618,40 USD), et l’argent s’est fixé à 1,05 USD le gramme, en baisse par rapport à 1,10 USD.
En revanche, tout n’est pas sombre dans ce tableau. Le cuivre a connu une embellie, tout comme l’or, dont les prix sont repartis à la hausse. Le tantale, quant à lui, est resté stable à 227 USD le gramme.
Cette nouvelle baisse de l’étain s’inscrit dans une tendance volatile observée depuis plusieurs semaines. Après avoir chuté de 3,28 % mi-mars, le minerai avait connu un léger rebond (+4,13 %) début avril. Une instabilité qui reflète les tensions du marché mondial.
Le ministère du Commerce extérieur explique que ces fluctuations de prix, qui touchent aussi bien les matières premières minières qu’agricoles ou forestières, sont principalement liées aux dynamiques de l’offre et de la demande, mais aussi aux perturbations dans les chaînes d’approvisionnement internationales.
Ces variations tarifaires ont des conséquences directes pour l’économie congolaise, fortement dépendante de ses exportations de matières premières. L’étain, principalement extrait dans les provinces du Kivu et du Maniema, est un minerai stratégique souvent associé à la colombo-tantalite, très prisé dans les industries électroniques.
À l’échelle mondiale, la production de l’étain est dominée par la Chine et l’Indonésie, qui concentrent à elles seules près de la moitié de l’offre globale. Dans ce contexte, la RDC reste vulnérable aux moindres secousses des marchés internationaux.
Dans un pays où les recettes minières pèsent lourd dans le budget national, cette chute brutale vient rappeler à quel point la RDC est encore tributaire de la conjoncture mondiale — un facteur de fragilité qu’il faudra bien finir par surmonter.
Pierre Kabakila