La question de l’intensification de la traque contre le trafic d’or vers les pays frontaliers de la République démocratique du Congo a été abordée au cours de la quatre-vingt-dix-septième réunion du Conseil des ministres du gouvernement, présidée vendredi 05 mai à la Cité de l’Union africaine par le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi.
Dès l’entame de sa communication, le Président de la République a, tout d’abord, salué l’interpellation, à la suite d’une opération d’envergure menée dans la province du Sud-Kivu, d’un réseau de trafiquants d’or parmi lesquels se comptent des haut-fonctionnaires de l’Etat affectés dans différents services opérant aux frontières et des opérateurs économiques étrangers avec la complicité des pays frontaliers – principalement au Rwanda – siège de leur domiciliation.
« Les premiers résultats des perquisitions ont mis en exergue des quantités importantes d’or, et de fortes sommes d’argent en différentes monnaies étrangères », a renseigné le compte-rendu de cette réunion intergouvernementale.
Ensuite, quoique les enquêtes sur le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ainsi que sur l’exploitation et l’exportation illégales de l’or dans la province du Sud-Kivu se poursuivent, Félix-Antoine Tshisekedi a tenu à condamner « le rôle néfaste que jouent les dépositaires des prérogatives de la puissance publique » dans la pérennisation de la guerre à l’Est lorsqu’ils abusent de leur position.
Par ailleurs, dans le but de mener efficacement cette lutte contre le trafic d’or, la ministre des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi, a été chargée de mener activement une campagne de communication sur la détermination du gouvernement dans la lutte contre le trafic d’or et les risques encourus par tout individu, service administratif ou institution qui se livre à cette trahison de la nation.
Quant à Rose Mutombo Kiese et Nicolas Kazadi Kadima, respectivement ministres de la Justice et des Finances, ils ont été appelés à s’entourer des compétences de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF), de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et de la Commission nationale de lutte contre la fraude minière pour joindre leurs expertises avérées dans cette lutte. Ainsi, le Président de la République a appelé à la vigilance collective de la population pour lutter contre ce fléau.
Pour rappel un réseau de criminels économiques avait été présenté le même vendredi à Kinshasa, par l’Etat-major des renseignements militaires (ex-DEMIAP) à une représentation de l’équipe gouvernementale composée, entre autres, de Rose Mutombo Kiese, ministre de la Justice ; Nicolas Kazadi Kadima, ministre des Finances et Antoinette N’samba Kalambayi ; ministre des Mines.
Selon le service de communication et information des Forces armées de la République démocratique du Congo (SCIFA), parmi les effets saisis au cours de cette opération menée par le service de renseignement militaire, on y retrouve : 4 coffres-forts, non encore ouverts, dont 1 se trouvant à Kinshasa et 3 autres en destination de Kinshasa ; 15 ordinateurs portables et 41 téléphones ; des fours ; des balances ; des moules ; 26,120 kilogrammes d’or ; 406.000 dollars américains ; 60.568.000 francs congolais ; 125.900 francs rwandais ; 4.560 roupies et 1.000 shilling ougandais.
Parmi ces personnes appréhendées y figuraient notamment des agents étatiques tels que le directeur provincial de la DGM/Sud-Kivu, Jacques Ikwa Ekila ; la directrice provinciale adjointe de la DGM/Sud-Kivu, Solange Nabintu ; le directeur provincial de l’ANR/Sud-Kivu, Chess Muepu Katombe ; le conseiller financier du gouverneur de la province du Sud-Kivu et tant d’autres.
A cette occasion, le porte-parole des FARDC avait laissé entendre que cette opération est un message fort lancé aux autres criminels opérant dans d’autres coins du pays.
« Leur arrestation est un message fort à l’endroit de tous ceux qui s’adonnent à ces genres d’entreprises dans toutes les provinces. Toutes les batteries sont mises en œuvre pour les mettre hors d’état de nuire et tous seront mis à la disposition de la justice pour subir la rigueur de la loi », a-t-il conclu.