La Cour des comptes vient de hausser le ton face aux entreprises minières opérant dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga. Plus d’une trentaine de sociétés ont reçu une réquisition exigeant, dans un délai de 72 heures, la transmission de leurs relevés de paiements de la redevances minière destinés aux Entités Territoriales Décentralisées (ETD), assortis des attestations correspondantes.
Le document, signé par Munganga Ngwaka Jimmy, conseiller maître à la Cour, couvre les exercices 2020 à 2024. Parmi les entreprises ciblées figurent des poids lourds du secteur : Kamoto Copper Company, Tenke Fungurume Mining, Société Minière de Deziwa, Metalkol SA, Kamoa Copper SA ou encore La Minière de Kalumbwe Myunga.
Cette initiative découle de la mission référencée C.AB/PPCC/CC/BJJ/220/2025 du 23 juin 2025, qui vise à s’assurer que les 15 % de la redevance minière, consacrés par le Code minier révisé en 2018, bénéficient effectivement aux communautés locales. Or, plusieurs audits et rapports de la société civile pointent des paiements incomplets, voire des cas de détournements qui privent les ETD de moyens indispensables pour financer des écoles, centres de santé, routes ou projets de développement.
Un signal fort aux minières
En réclamant des preuves écrites, la Cour des comptes veut marquer son rôle de vigie de la gouvernance financière publique. Elle met ainsi les entreprises face à leurs obligations légales et entend briser la chaîne d’opacité qui entoure l’utilisation de ces fonds.
Cette démarche intervient dans un contexte où la pression de l’opinion publique et des ONG sur la gestion des revenus miniers ne cesse de croître, alors que la RDC cherche à démontrer que ses richesses naturelles peuvent – et doivent – se traduire en développement local tangible.
Daniel Bawuna