Après la révélation d’une affaire de détournement de plus de 10 millions de dollars américains mettant en cause plusieurs cadres de la Gécamines – à travers sa filiale SIMCO – l’entreprise étatique a, dans une mise au point datant du 26 octobre dernier et consultée par MINES.CD, réfuté toutes les allégations mises à la charge de ses responsables.
Selon la Gécamines, au premier trimestre de l’année dernière, elle a rejeté les propositions de Glencore en matière d’affectation des dividendes dans le cadre de son partenariat Kamoto Copper Company en raison de leur caractère insuffisant au regard des résultats de l’année et des modalités de la gestion passée.
A cet effet, le conseil d’administration de Gécamines a désigné en avril 2022, une commission adhoc chargée de discuter avec KCC et Glencore, des comptes et de la gouvernance. Après la phase des travaux préparatoires, la commission, accompagnée de ses conseils internationaux, a organisé une série de rencontres tenues entre mai et juillet 2022 avec Glencore pour « contester et réviser les propositions et modalités d’affectation des résultats et revoir la gouvernance du partenariat ».
« Ces discussions ont notamment abouti à un paiement de dividendes de 211 millions USD en faveur de Gécamines au titre de l’exercice 2021, constituant le premier versement de dividendes jamais effectué par KCC en 20 années d’existence et le plus important dividende jamais perçu par Gécamines dans un de ses partenariats », a révélé le mineur étatique.
La Gécamines a également précisé que c’est au regard du résultat « exceptionnel et inédit » obtenu, qu’une gratification avait été autorisée par le conseil d’administration de Gécamines et payée entre octobre et décembre 2022 aux membres de la commission adhoc et aux agents ayant concouru à la réalisation de cet heureux dénouement. Et ce montant de 211 millions de dollars américains, a généré des taxes et impôts pour un total de 71 millions de dollars américains pour le Trésor public.
« Le conseil d’administration actuel de Gécamines ne peut donc que regretter de voir ainsi jetée en pâture l’entreprise auprès de l’opinion publique, pour des opérations parfaitement documentees au sein de ses organes sociaux, réalisees en toute transparence en 2022 via des virements bancaires aisement retraçables et retraces, mais malheureusement présentés une année plus tard comme de possibles détournements », s’est indignée l’entreprise du portefeuille de l’État congolais.
Tout en reconnaissant les observations de l’IGF sur l’absence de réponse des organes saisis, la Gécamines a annoncé qu’elle mettra à la disposition de l’IGF toutes les informations nécessaires et continuera à œuvrer vis-à-vis de ses partenaires pour mettre fin à ces « anomalies » afin de permettre un juste retour de l’exploitation des ressources minières mises à leur disposition, pour le bénéfice de son actionnaire unique, l’Etat congolais.
« La Gécamines se réservera le droit de demander réparation de tous dommages causes par de fausses allégations et l’indemnisation des préjudices matériels, moraux, financiers et réputationnels découlant de déclarations contraires aux faits », a-t-elle annoncé.
Pour rappel, plus de 10 millions de dollars américains ne seraient plus retraçables dans les comptes de la Société Immobilière du Congo (SIMCO) – détenue à 99% par la Gécamines. La révélation a été contenue dans une note d’information transmise à l’Inspection Générale des Finances (IGF) par un inspecteur chef de brigade, dont une copie a été consultée par MINES.CD.
Tout en indiquant que cette somme colossale serait disparue entre octobre et décembre 2022, ladite source avait également révélé que plusieurs cadres de la Générale des carrières et des mines, y compris l’actuel président du conseil d’administration, Guy Robert Lukama Nkunzi et plusieurs autres responsables sont « directement impliqués » dans l’orchestration de ce détournement.