La société minière chinoise, la SICOMINES, est accusée de jeter un liquide toxique dans la rivière Kalemba, dans la province du Lualaba, causant des dégâts énormes. Dans son communiqué de presse sur le sujet, l’Observatoire Africain des Ressources naturelles (AFREWATCH) dit suivre avec beaucoup d’intérêts le développement régulier des faits qui entourent la problématique de la protection de l’environnement et de la santé des communautés locales par l’entreprise SICOMINES et se dit préoccupé par le récent incident de déversement des rejets acides d’un bassin de retenu dans la rivière Kalemba avec des impacts importants dans les communautés des villages Yenge et Kapanga.
« Selon les informations recueillies et vérifiées, l’un des bassins de retenu des rejets acides de l’entreprise minière SICOMINES a cédé ce mardi 22 mars 2022 autour de 11heures, laissant couler le contenu liquide toxique jusque dans la rivière Kalemba causant au passage des sérieux nouveaux impacts parmi les communautés des villages Yenge et Kapanga dont les inondations des maisons d’habitation, des potagers, des étangs piscicoles, des puits d’eau, etc. Malgré la présence des engins et du personnel de l’entreprise pour arrêter la propagation des effets de cet incendie, le pire est inévitable », relate AFREWATCH.
Dans son rapport d’enquête environnementale publié le 11 février 2022, AFREWATCH dénonçait la pollution de l’environnement physique, social et économique des villages Yenge et Kapanga depuis le début des activités de production des minerais par l’entreprise SICOMINES.
« Il s’agit en effet de la pollution de l’eau, du sol, de l’air par des eaux acidifiées et des fumées toxiques provenant des usines de SICOMINES dont les communautés souffrent d’une part des chatouillements et des boutons sur la peau, des toux et rhumes chroniques, des infections et avortements, des douleurs dans les os, des formes d’impuissance sexuelle chez les hommes, etc. D’autre part, les communautés sont victimes de perte de leurs champs et potagers et de la destruction de leurs cultures », insiste AFREWATCH.
« Considérant l’indifférence de l’Etat congolais et l’absence d’action publique pour la protection des droits des victimes depuis le début des incidents malgré les multiples plaintes des communautés victimes », AFREWATCH soutient que la poursuite des actes de pollution de l’environnement et de destruction des moyens de subsistance et de la santé des communautés locales par l’entreprise SICOMINES, le fait qu’aucune action de réparation ou de prise en charge sociale ou médicale n’a été initié par l’entreprise, et dit réitèrer les recommandations de son rapport d’enquête susvisé.
« La SICOMINES devra donc obligatoirement non seulement indemniser les communautés locales des villages YENGE et KAPANGA pour tous les préjudices leur causé tel que prescrit à l’article 480 bis1 du règlement minier mais aussi et urgemment amorcer le processus de délocalisation et relocalisation conformément à l’article 281 du Code minier de 2018 et de l’annexe XVIII du Règlement minier », conclut AFREWATCH.