Le secteur minier congolais, actuellement en majorité détenu par les partenaires étrangers et au détriment de la République démocratique du Congo, est loin d’arrêter de nous révéler ses secrets.
Dans sa lettre datant du 05 mai 2022, adressée à son homologue américain, Joe Biden, tout en appelant à la levée des sanctions contre l’israélien Dan Gertler, le Président congolais a aussi indiqué qu’au lendemain de son élection à la tête de la République démocratique du Congo, il a instauré un véritable État de droit reposant, entre autres, sur l’adoption et l’application vigoureuse de nouvelles règles de conduite axées sur la maximisation des revenus de l’exploitation des ressources minérales du pays.
« Ceci, dans le but, notamment, de mettre fin à l’exploitation aux retombées inéquitables subie par mon pays, d’ouvrir la porte à des investisseurs à l’éthique bien plus accommodante et respectueuse des droits humains et d’améliorer significativement le quotidien de mes compatriotes jusqu’ici condamnés, pour un grand nombre d’entre eux, à vivre sous le seuil de pauvreté », a-t-il écrit dans ladite lettre consultée par MINES.CD.
En se fondant sur quelques rapports publiés, Félix Antoine Tshisekedi a, dans sa lettre, principalement épinglé le régime Kabila, qu’il accuse de s’être accaparé tout le secteur minier du pays en contribuant largement au bradage des ressources naturelles congolaises.
« Cette nouvelle approche s’est notamment traduite par une forte volonté de mettre un terme au bradage de nos ressources, de mettre en œuvre des mécanismes visant la protection de nos minerais les plus stratégiques et de renégocier certains contrats miniers ; secteur autrefois malicieusement capté et dominé par l’administration de mon prédécesseur comme l’attestent différents rapports d’organisations internationales et non gouvernementales », expliquait le Chef de l’État congolais.
Revisiter des contrats pour « déboulonner » le système Kabila
Le Président congolais, Félix Antoine Tshisekedi a dans la même lettre expliqué que c’est dans la suite de cette nouvelle logique imprimée visant à « séparer le clan Kabila à la gestion exclusive du secteur minier du pays », que des discussions aboutissant à une renégociation des contrats détenus par des sociétés affiliées à la personne de Dan Gertler, propriétaire du Groupe Ventora, sous sanctions américaines – loi Magnitsky – ainsi qu’une importante entreprise à capitaux chinois avaient été entamées.
Selon ses dires, Félix Antoine Tshisekedi a confirmé que Dan Gertler a été l’un des « rares, si pas le seul, opérateurs économiques » à s’engager dans ce processus novateur qui a récemment débouché à la conclusion d’un accord à l’amiable inédit qu’il estime être optimal pour la République démocratique du Congo et son peuple. Un accord, qui selon certains, a permis au camp Tshisekedi « d’enrôler » dans leur rang le maniant israélien, qui a toutefois connu son apogée sous le règne de Joseph Kabila.
Pour rappel, la République démocratique du Congo a depuis son accession à l’indépendance en 1960, fait l’objet d’une attention toute particulière de la communauté internationale, plus spécialement des États-Unis, en raison notamment de la violence et des conflits qui y ont élu domicile depuis des longues années, mais également de « l’état de non-droit qui transcendait les rapports entre l’État et ses administrés ».
Ainsi, le Chef de l’État congolais a signifié que la République démocratique du Congo s’est muée en un triste paradis où l’abondance et la richesse en ressources minérales, pourtant ailleurs catalyseurs de développement économique, ne profitent que « maigrement » à son peuple.
Monge Junior Diama