Le Cadastre Minier (CAMI), institution clé en tant que porte d’entrée du secteur extractif en République démocratique du Congo, a organisé ce jeudi 7 août 2025, un café de presse au Salon Congo de l’hôtel Pullman, à Kinshasa/Gombe. L’événement s’inscrit dans la continuité d’un processus de redevabilité entamé en 2024, dans un contexte de réforme en profondeur du fichier cadastral minier national.
Un territoire de la taille de la Belgique récupéré

Ce rendez-vous a permis de présenter les résultats concrets de l’assainissement du fichier cadastral, notamment la récupération de 31.000 km² de territoire minier, soit une superficie équivalente à celle de la Belgique.
Sous le thème : « Transparence et assainissement du Fichier Cadastral minier : cap sur une gouvernance responsable du domaine minier national », la rencontre a rassemblé les principales parties prenantes du secteur minier pour discuter des réformes, des enjeux de transparence, et des perspectives à venir.
Le CAMI dévoile ses résultats et ses réformes

Le Directeur Général du CAMI, Popol Mabolia Yenga, a détaillé les réformes en cours et les actions menées au cours du premier semestre 2025 :
- Adoption d’un manuel de procédures ;
- Partenariat avec Rawsur Assurance pour la couverture des indemnités ;
- Hausse des droits superficiaires ;
- Réhabilitation de l’immeuble Ex-Sabena, siège du CAMI ;
- Appel d’offres pour l’utilisation de drones dans le bornage des périmètres miniers ;
- Renforcement de la transparence et de la redevabilité ;
- Digitalisation des données cadastrales ;
- Sécurisation des certificats miniers ;
- Radiation de titres miniers expirés.
Concernant l’acquisition de l’immeuble Ex-Sabena, Popol Mabolia a tenu à dissiper les doutes :
« Le bâtiment a été acquis à un coût inférieur à 9 millions USD, dans un esprit de totale transparence », a-t-il affirmé.
Lancement du Journal du Cadastre Minier

Le CAMI a également annoncé la création de son propre journal officiel, une initiative inédite visant à renforcer l’accès à l’information, la transparence et la redevabilité. La première édition contient :
Un état chiffré du registre cadastral à fin mai 2025, comparé à celui de 2024 ;
Un bilan des titres miniers octroyés de janvier à mai 2025, montrant une forte concentration d’investissements dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga ;
Les résultats de l’assainissement, avec la radiation de 177 titres et la récupération de 6.700 carrés miniers ;
Une mise à jour des barèmes (frais de dépôt, impôts, amendes, etc.) ;
La liste officielle des mandataires miniers ;
Des articles d’analyse sur la gouvernance minière, les réformes juridiques et les enjeux de conformité.
Partenariat stratégique RDC-USA : pas d’exclusion, mais un rééquilibrage
Interrogé sur les critiques relatives au partenariat RDC–États-Unis dans l’accès aux ressources stratégiques, le Président du Conseil d’administration du CAMI, Crispin Mbindule, a clarifié la position de l’institution :
« Il ne s’agit pas d’écarter les partenaires chinois, mais de rééquilibrer les rôles selon les expertises de chacun. Le potentiel minier de la RDC exige une approche diversifiée et inclusive », a précisé le PCA du CAMI.
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre d’un accord stratégique « minerais-sécurité » en cours de négociation avec les États-Unis, en lien avec les enjeux mondiaux de transition énergétique et de sécurisation des chaînes d’approvisionnement en métaux critiques.
Daniel Bawuna