Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV), une organisation de la société civile congolaise, a exprimé ses « vives inquiétudes » concernant les conclusions de la renégociation de la convention sino-congolaise, relative notamment à l’exploitation minière.
Les responsables de cette structure l’ont fait savoir, vendredi 02 février à Kinshasa, dans un communiqué rendu public à la suite de la publication des termes de ce contrat par les parties congolaise et chinoise.
Dans sa communication, le CNPAV a soulevé un certain nombre de points de discorde concernant le nouveau mémorandum d’entente signé entre les deux parties, ajoutant que ces conclusions ne vont pas « une nouvelle fois » dans le sens de bénéficier aux populations congolaises.
Parmi les griefs évoqués figurent notamment l’absence de clauses sur le transfert de technologies et de compétences aux congolais, qui « ne favorise pas la valorisation de la main d’oeuvre locale ».
« Le CNPAV regrette que la renégociation de la convention sino-congolaise n’ait pas débouché sur les clauses contraignantes de transfert de technologies et de compétences aux congolais » a-t-on lu dans ce document consulté par MINES.CD.
Une autre préoccupation concerne l’évaluation de la contribution de la République démocratique du Congo dans le projet du barrage de Busanga.
En effer, alors que le protocole d’accord initial prévoyait une répartition des parts sociales entre Kinshasa et la partie chinoise, les conclusions de la renégociation ont abouti à une répartition moins avantageuse pour la RDC, a indiqué cette organisation.
« Le protocole d’accord de 2010 sur la création du barrage de Busanga prévoit 49% des parts pour la RDC contre 51% pour la partie chinoise […] cette nouvelle réparation des parts sociales a été faite en défaveur de la RDC et sans aucune évaluation des apports des parties ne soit réalisée », a-t-elle déploré.
Enfin, le CNPAV a déploré le manque de transparence et d’inclusion dans le processus de renégociation de la convention. L’organisation souligne que les négociations se sont déroulées en catimini, écartant des institutions clés comme la Gécamines, et sans aucune évaluation technique et financière préalable.
De ce fait, la structure a rappelé qu’elle avait déjà recommandé au gouvernement congolais une préparation rigoureuse, impliquant notamment la mise en place d’une commission gouvernementale avec des termes de référence clairs, la conduite des audits techniques sur le projet SICOMINES et une transparence totale du processus d’évaluation et de renégociation de cette convention.