Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV), une structure de la société civile congolaise, qualifie d’un « acte d’hypocrisie flagrante » la signature du protocole d’entente entre l’Union européenne (UE) et le gouvernement rwandais, sur les chaînes de valeur durable pour les matières premières critiques et stratégiques, qui « ne dispose pas des ressources nécessaires sur son sous-sol ».
Dans une correspondance adressée à l’Union européenne, dont une copie est parvenue à MINES.CD, cette organisation de la société congolaise a exprimé son « indignation » et ses « inquiétudes » suite à l’accord signé entre les deux institutions dans un contexte géopolitique tendu entre Kinshasa et Kigali, marqué par le soutien du Rwanda aux groupes armés dans la guerre à l’Est.
« Comment admettre un tel accord au moment exactement où le Rwanda est accusé par le Groupe d’Experts des Nations Unies et par certains pays membres de l’Union Européenne d’occupation de l’est de la RDC, de soutien au Groupe Rebelle M23 et d’exploitation illicite des ressources naturelles de la RDC ? » s’est d’abord interrogé le CNPAV, tout en reprochant à l’UE, le non-respect des valeurs qu’elle défend en signant cet accord.
« La signature de cet accord avec le Rwanda, un pays responsable de pillage des ressources minières de la RDC depuis plus de 20 ans constitue un acte d’hypocrisie flagrante et de négation des valeurs et principes qui fondent l’Union Européenne. » a renchéri cette structure.
A cet effet, le CNPAV, qui ne comprend pas « l’objet » de cet accord, a rappelé que les rapports du groupe d’experts des Nations Unies, ceux de certaines organisations membres de la coalition CNPAV « ont documenté et mis en lumière l’implication du Rwanda dans l’exploitation illégale des ressources naturelles de al RDC, notamment des minéraux critiques, au détriment du peuple congolais ».
Selon la structure, cette situation est exacerbée par l’occupation militaire directe du Rwanda et indirecte via les milices du M23 de certaines parties de l’Est de la RDC, ce qui entraîne une crise humanitaire sans précédent dans la région et des souffrances indicibles pour les population locales et alimentent des conflits interminables depuis près de 30 ans.
En République démocratique du Congo, la signature du protocole d’entente entre l’UE et le Rwanda a suscité de « vives réactions » dans la classe politique congolaise qui ne comprend pas les réelles motivations de l’Union européenne au moment où elle condamne le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 qui sèment la terreur dans l’Est de la RDC.
À ce sujet, lors de son récent séjour en Belgique, le Président de la République, Félix Tshisekedi, soutenant la position du gouvernement congolais, a demandé des « sanctions » à l’encontre du Rwanda pour sa participation dans cette guerre, en exigeant l’annulation de cet accord.