L’affaire Congo Hold-up, mettant en cause l’ancien président de la RDC, Joseph Kabila Kabange, vient de nouveau refaire surface. La deuxième entreprise pétrolière française, Perenco, est actuellement soupçonnée d’avoir effectuée des virements suspects lorsque l’ex-Chef de l’État congolais était encore à la tête du pays.
Selon un article publié à Paris, ce jeudi 20 juillet, la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF) a révélé que les médias d’investigation Mediapart et Investigate Europe se sont fondés sur les documents de Congo Hold-up pour publier des articles montrant que la société pétrolière Perenco avait transféré, entre 2014 et 2015, une somme évaluée à près d’1,3 millions de dollars américains à des sociétés appartenant cercle restreint de Joseph Kabila.
Selon les informations recueillies par MINES.CD, il est reproché à Perenco d’avoir effectué plus ou moins 14 virements entre 2014 et 2015 à des sociétés jugées proches de l’ancien président de la RDC, telles qu’Etablissement Kuntuala, « une entreprise opaque appartenant à la famille Wan ».
« Perenco a démenti avoir versé des fonds à cette société »
La Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique a expliqué que selon Mediapart et Investigate Europe, « Perenco a démenti avoir versé des fonds à cette société ». Cependant, Alain Wan, et son ami d’enfance le Belge, Marc Piedboeuf, font partie du premier cercle d’affaires de Joseph Kabila.
« Les deux hommes d’affaires ont également des intérêts dans la société MW Afritec qui a reçu, entre 2014 et 2015, des virements de la filiale locale de Perenco. L’entreprise française a confirmé avoir entretenu une relation commerciale avec MW Afritec, mais jusqu’en 2010 », a renchéri la même source, tout en ajoutant que Perenco serait actuellement visé par plusieurs enquêtes en France par le Parquet national financier pour corruption d’agents publics.
Congo Hold-up est lié à une fuite de documents sensibles du continent africain, plus particulièrement ceux de la République démocratique du Congo, ayant donné lieu à des enquêtes et publications majeures depuis deux ans.
Les documents mis en exergue par Congo Hold-up démontrent comment la banque privée BGFIBank a été utilisée pour « détourner des fonds publics et des ressources naturelles de la République démocratique du Congo », principalement pour l’enrichissement supposé de l’entourage de l’ancien président congolais, Joseph Kabila.
En outre, ayant pour objectif de protéger les lanceurs d’alerte et les défendre en engageant des contentieux stratégiques en leur nom lorsque leurs révélations traitent de l’intérêt général des citoyens africains, la Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique est une organisation non gouvernementale qui a vu le jour en 2017.
Monge Junior Diama