Après plusieurs affrontements opposant le mouvement patriotique « Wazalendo », soutenu par Kinshasa, aux terroristes du M23, soutenus par l’armée rwandaise, dans plusieurs localités et agglomérations du territoire de Rutshuru dans le Nord-Kivu, les sources locales signalent la prise du village Luesha, où se situe la société minière de Kivu (SOMIKIVU), par les forces négatives.
En arrêt d’exploitation depuis 2004, SOMIKIVU, connu pour sa réserve en pyrophore, minerai dont est extrait le niobium, métal utilisé pour la fabrication des moteurs d’acier et la production de superalliages rentrant dans la fabrication de moteurs d’avions, de fusées, de pipelines ainsi que de satellites.
À en croire les informations recueillies par la rédaction de MINES.CD auprès des sources concordantes, les M23 veulent s’accaparer de la mine dont l’État congolais fut actionnaire à 20 % de parts, AMG, une filiale allemand, à 70 % ainsi que les investisseurs russes à 10%. Ces terroristes ont commencé par occuper Nyanzale, puis Kipuku, avant de descendre vers le lac Kibirizi, où on y trouve la SOMIKIVU.
« Actuellement, l’endroit qu’occupe les M23. Je dirais que la situation n’est pas encore calme à SOMIKIVU. Il y a encore un peu, donc c’est sur la ligne de front. Ce n’est pas encore vraiment calme, mais la population commence à quitter là-bas pour regagner leurs domiciles. Donc, la société, peut-être, nous qui sommes ici à Nyanzale, on croit que les M23 ont voulu récupérer l’endroit pour commencer à exploiter », a revelé à MINES.CD, un des habitants de cette région.
D’après le chef du groupement de Mutanda, Patrick Muhindo, ladite société était sous contrôle des Wazalendo avant la prise des localités de Kikungu et Kibirizi par les M23.
« Jusqu’à présent l’ennemi n’est pas encore arrivé là, ce sont les Wazalendo qui étaient là. Mais depuis qu’on a pris Kikungu et Kibirizi, les Wazalendo ont quitté vers Birundule, donc jusqu’à présent la société n’est plus protegée. Donc s’ils arrivent, ils peuvent faire ce qu’ils voudront », a-t-il indiqué.
Et d’enchérir : « c’est depuis plus de dix ans que la société ne fonctionne plus. Alors pour la protection aujourd’hui la société n’est pas protégée. Donc les terroristes peuvent y arriver n’importe quel moment et ils font ce qu’ils veulent parce qu’ils ont à Kirima, à Kasharira tout près de la société. Donc au moment où ils veulent, ils peuvent arriver et faire ce qu’ils veulent. »
Il faut souligner que ces affrontements interviennent dans un contexte diplomatique tendu entre la RDC et son voisin le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de chercher à conquérir certains de ses territoires dans l’objectif de piller ses ressources minières.