La coalition des organisations de la société civile de l’Ituri et du Haut-Uélé pour la gouvernance des ressources naturelles a décrié le fait que près de la moitié des sites miniers dans la partie Est du pays serait contrôlé par des groupes armés au détriment de l’État congolais, qui perd plusieurs millions de dollars. C’est ce que la coalition affirme dans un rapport publié au mois d’août dernier.
Ces organisations de la société civile déplorent entre autre, la mainmise des groupes armés sur l’exploitation minière à l’Est, mais également l’activisme de ces derniers, qui continuent à intensifier sa présence dans des zones minières, sous les yeux des autorités politico- administratives et sécuritaires.
« Le fait de laisser ces groupes armés opérer et exploiter de l’or constituerait un signe de sabotage de l’autorité de l’Etat, comme quoi ces groupes diraient l’Etat congolais n’existe pas », ont-elles déploré dans ce rapport.
Pour sa part, Jimmy Munguriek, membre du Comité exécutif de l’ITIE-RDC, s’interroge sur la responsabilité des autorités pour mettre fin à l’occupation des groupes armés dans les sites miniers d’exploitation d’or, d’autant plus qu’il y aurait des complicités dans leurs rangs.
« On peut conclure qu’il y a un réseau qui impliquerait différents niveaux. Il y a dans ce réseau de personnel de l’administration, c’est une présomption. Parce qu’on ne peut pas comprendre que la loi prévoit tous les services qui doivent se retrouver sur la chaîne d’approvisionnement en minerais et qu’ils ignorent tous ce qui se passe réellement. Voilà pourquoi vous remarquerez que nous sommes en train de dénoncer l’exploitation illégale en présences de tous ces services. Est-ce qu’il faut penser à une complicité de ces services ? Faut-il penser à l’innocence de ces services ? C’est pour cela nous avons demandé aux ministères de chercher à connaître la responsabilité de leurs agents sur terrain par rapport à tout ce qui se passe », s’est-il interrogé.
Et d’ajouter : « Dans la plupart des cas, l’exploitation illégale se fait sous la couverture des militaires. C’est-à-dire que les autorités sont au courant parce qu’un militaire ne peut pas se perdre d’assurer la sécurité d’une Zone d’Exploitation Artisanale (ZEA) de lui-même ».
Enfin, la dite coalition des organisations de la société civile a poussé diverses recommandations auprès de quelques ministres sectoriel :
Au Vice-Premier ministre, ministre de l’Environnement ainsi que le Ministre des Mines : prendre un arrêté interministériel obligeant les exploitants miniers artisanaux de réhabiliter l’environnement détruit par les faits d’exploitation.
Au Ministre national des Mines: – Instituer dans les deux provinces des ZEA viables après des enquêtes techniques sur terrain et les attribuer aux coopératives minières légalement constituées et respectueuses de la législation minière ; – Arrêter tous les travaux des coopératives opérant en violation de la loi minière congolaise.
Au Ministre de la Défense : – Prendre des mesures idoines pour la cessation effective de l’activisme des groupes armés dans la province de l’lturi en général et des sites miniers en particulier.
Au ministre de la justice : – Ordonner aux juridictions des provinces de Haut-Uélé et Ituri l’ouverture des actions judiciaires contre les exploitants défaillants conformément aux articles 299 à 311 du Code minier.