Parmi les grands maux qui rongent le secteur minier et l’empêchent d’attirer d’autres investisseurs, il y a non seulement la surtaxation de produits marchands mais aussi et surtout la parafiscalité. Au cours d’un forum de trois jours organisé par la chambre des mines, pour évaluer le code minier de 2018, tous les acteurs du secteur se sont mis d’accord : le volet fiscal et parafiscal doit être assaini.
Dans une interview accordée à MINES.CD sur ce sujet, John Nsana Kanyoni – vice-président de la chambre des mines en charge de 3T – a fait remarquer que depuis l’adoption de l’actuel code minier en 2018, aucune grande entreprise n’a investi dans ce secteur.
Soulignant n’être pas opposé au code minier mais John Nsana insiste sur le fait que « tant que le domaine fiscal et parafiscal ne sera pas assaini, il y aura encore du chemin à parcourir ».
« Nous sommes convaincus que tant que notre volet fiscal et parafiscale n’est pas assainis, on a encore du chemin à faire. Nous l’avons dit mais nous voudrions encore le dire de manière le plus clairement possible, si vous notez bien depuis que nous avons voté le nouveau code minier en 2018, je voudrais bien que vous puissiez me donner le nom d’une grande entreprise qui est venue investir chez nous, cela veut dire que nous ne sommes pas encore attractifs. C’est le sens même de ces trois journées que nous allons passer ici avec vous pour nous dire qu’est-ce qui marche et qu’est ce qui ne marche pas. Est-ce que le potentiel nous l’avons ? Il est exceptionnel, le tout premier en Afrique il n’y a même pas de doute là-dessus mais maintenant pourquoi ça ne marche pas ? Donc c’est tout ça, le code minier lui-même qui est exclusif et qui est bon de manière générale en dehors de certains aspects mais de manière générale c’est un code qui est exclusif mais il y a un volet fiscal et parafiscal qui pose problème et cela que nous interpellons les autorités », dit John Nsana.
Si les plaidoyers et les recommandations pour assainir le climat des affaires dans ce secteur, les miniers disent être prêts à saisir le « magistrat suprême » Félix Tshisekedi pour arbitrage. Le secteur minier, illustre John Nsana, « est une vache à lait et doit être protégée ». Il donne pour exemple la mobilisation de 650 millions USD rien qu’au premier semestre 2021.
« Si c’est le statu quo, nous avons le magistrat suprême, on ne manquera pas d’aller vers lui pour voir un peu comment est-ce qu’on peut trouver des solutions. On ne peut pas continuer comme ça, tout le monde est gagnant. Rien qu’au premier semestre nous parlons de 650 millions de dollars de redevance minière et ça ce n’est qu’un volet. On ne parle même pas des exportations et tous les autres donc vous voyez que c’est un secteur qui est porteur. C’est la vache qui est en train de nous produire du lait et on doit faire tout pour qu’elle soit à même de produire le lait de meilleur qualité pour tous nos concitoyens ».