Les syndicalistes de la Gécamines accusent une délégation de l’inspection générale de finance (IGF), commise dans leur institution, de traiter avec « mépris et déconsidération » les agents cette société minière. Ils l’ont fait savoir dans une déclaration adressée au numéro 1 de l’IGF, l’inspecteur en chef Jules Alingete. Dans leur déclaration, ces syndicalistes affirment que l’équipe de l’IGF affiche une « attitude négative qui affecte même le fonctionnement de cette organisation ».
« (…) Venons par la présente vous exprimer notre grande indignation suite à l’attitude de mépris et déconsidération qu’affiche l’équipe de la mission d’encadrement financier à la GÉCAMINES. En effet, nous ne désapprouvons pas le but de la mission qui est la vôtre et apprécions à juste valeur ses différents résultats. Nous relevons ci-après quelques faits qui attirent notre attention depuis, l’avènement de cette dernière : – Temps de travail = 3 à 4 heures par semaine; – Imposition dans le traitement des dossiers ; – Blocages de différents paiements liés au personnel tel que : – Avances sur salaire ; – Avances sur capital-pension, – Décomptes finals dus aux pensionnés, veuves et orphelins; – Remboursement frais soins médicaux, – Frais funéraires, – Frais de mission, – Collation, primes, go-pass, péage, etc. », ont-ils déclaré.
Ils ont par la suite invité l’inspecteur général de l’IGF à « rappeler à l’ordre » son équipe pour qu’elle revienne dans le « bon sens » et permettre aux travailleurs de la Gécamines de bien faire leur travail, celui d’accompagner le gouvernement dans la relance de son économie.
« L’agent GÉCAMINES mérite d’être respecté et considéré car il renferme toutes les qualités pour mieux accompagner notre Gouvernement dans la relance de notre économie. Pour notre part, nous vous prions de les rappeler à l’ordre car nous n’accepterons jamais cette attitude tendant à créer un climat malsain qui pourrait nous amener à nous prendre en charge un jour et ne doutons nullement de votre bonne foi de permettre à la GECAMINES d’exécuter dans les délais ses obligations, après les contrôles obligatoires de vos Inspecteurs », ont-ils insisté.
Les contours de cette patrouille financière à la Gécamines
Cette patrouille intervient après publication de plusieurs rapports sur la malversation financière à la Gécamines notamment le rapport de la Coalition pour la Gouvernance des Entreprises Publiques (COGEP), intitulé « Gécamines, que cache le gré à gré». Ce rapport a mis en évidence les pertes qu’a connu la République démocratique du Congo après la cession des titres miniers de la société Générale des Carrières et des Mines (Gécamines) à Metalkol, une perte à hauteur de 2,630 milliards de dollars américains contre 60 millions versé par Metalkol. D’après ce rapport les relations partenariales entre la Gécamines et ses deux associés Metalkol et Evelyne SA ont été caractérisées par nombre d’irrégularités notamment des malversations financières, de corruption et de mauvaise gestion.
Cependant, l’inspection générale de finance s’était saisie de l’affaire et avait dépêché une équipe pour y voir clair, dans la date du mardi 24 mai 2022 dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba pour évaluer et encadrer la Gécamines et au sein des régies financières de ces dites provinces.