Parmi les défis auxquels l’industrie minière congolaise fait face, figure notamment le déficit énergétique. Se confiant à mines.cd, Louis Watum, Président du Conseil d’Administration et Directeur Général de Kipushi Corporation SA, Président du Conseil d’Administration de Kamoa Copper SA, et Président de la Chambre des Mines de la FEC /RDC, a donné sa lecture sur cette question.
D’après Louis Watum: «l’industrie minière connaît un déficit énergétique qui varie entre 500 et 1000 mégawatts». Il l’a dit, en marge de la 40e plénière du forum Investissements Durables au Katanga (IDAK) à Kolwezi sur le thème : « La libéralisation du secteur énergétique et son impact sur le développement économique et l’emploi dans le secteur privé».
« La libéralisation du secteur énergétique a été salutaire pour notre industrie minière», a-t-il reconnu, avant de déclarer que: «le pays connaît un grand déficit énergétique qui varie entre 500 et 1000 mégawatts, et qui freine le traitement en aval qu’on peut faire sur nos produits miniers. Et qui (ces produits) finissent par être exportés sous forme de concentrés et autres».
« C’est vrai, des solutions sont en cours pour palier à ce déficit énergétique. Sans énergie on ne sait pas parler de véritable industrialisation ni développement. Il existe des potentialités énormes. On peut créer de l’électricité de plusieurs manières dans presque toutes les contrées de la République», a soutenu le Président de la chambre des Mines de la FEC.
Face aux défis énergétiques de l’industrie minière, Louis Watum a félicité les investisseurs privés dans ce secteur. «Nous voyons des nouveaux acteurs venir dans le secteur de l’énergie avec des projets très ambitieux», a-t-il souligné.
En somme: «les défis pour les miniers, nous l’avons toujours dit, sont nombreux au regard du grand accroissement de la production minière. Il faut de l’énergie pour accompagner tout cela. (…) Les entreprises minières avec l’économie mondiale d’aujourd’hui qui recherchent des métaux pour la transition vers les énergies vertes, consommeront de plus en plus des métaux que nous avons dans cet hinterland minier du grand Katanga. Donc, il y aura encore un besoin accru en énergie. Il faudra que nous conjuguons plus d’efforts. Au-delà de la libéralisation du secteur énergétique, je crois que notre pays doit adopter réellement des stratégies de développer de nouvelles capacités étant donné que le potentiel est là», a recommandé Louis Watum.
La solution congolaise au déficit énergétique
Le PDG de KICO SA et PCA de Kamoa Copper estime que la solution au déficit énergétique ne viendrait pas d’ailleurs. C’est ainsi qu’il appelle les congolais à la prise de conscience.
À en croire Louis Watum, il est possible que l’état congolais puisse investir des fonds dans le secteur énergétique notamment avec la redevance minière.
« Des fonds existent chez nous. La redevance minière pour l’année 2021, sur un seul semestre pour deux provinces de la RDC (Lualaba et Haut-Katanga), c’était déjà 650 millions USD générés. Cet argent 650 millions de dollars ça veut dire qu’on peut faire 200 mégawatts d’électricité. Nous avons de quoi le faire, il faut que ce soit l’affaire de tous. Les micro-centrales sont réellement à la portée des entités territoriales décentralisées. Avec la volonté, on peut y arriver, plutôt que d’attendre, que des solutions viennent d’ailleurs», a-t-il martelé.
Il sied de noter qu’à la 40e plénière de l’IDAK, le potentiel énergétique dont dispose la RDC a été vanté. Le pays est désigné comme l’un des rares au monde doté d’importantes ressources hydroélectriques. «Son potentiel énergétique exploitable pour l’hydroélectricité est évalué à 774.000 GWh, soit 66% du
potentiel de l’Afrique centrale, 35% du potentiel global du continent africain et 8% de potentiel de production annuelle mondiale», a-t-on appris.