L’archevêque métropolitain de Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga, Monseigneur Fulgence Muteba, a fustigé la mauvaise répartition des richesses nationales en République démocratique du Congo, qui fait en sorte que le peuple puisse vivre sur un territoire rempli d’immenses richesses naturelles dont il ne profite suffisamment pas.
Dans son intervention faite ce dimanche 11 juin, au cours de la messe de clôture du 3ème Congrès eucharistique national organisé par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) dans la ville de Lubumbashi, Monseigneur Fulgence Muteba a condamné ce qu’il qualifie de « l’abime entre le train de vie insolent des politiques – qui s’accaparent d’immenses richesses du pays – et celui du peuple ».
« Qu’il s’agisse du cuivre, du cobalt ici au Katanga, qu’il s’agisse du diamant du Kasaï ou encore du bois de l’Equateur et des recettes douanières des frontières avec les neuf pays qui nous entourent, les dividendes de ces immenses richesses sont accaparés par une rare gloutonnerie d’une élite au pouvoir et des multinationales peu scrupuleuses », a expliqué ce prélat catholique, tout en indiquant que pendant ce temps, la population de tout le Congo, qui en est le propriétaire attitré, croupit dans la misère
Devant l’envoyé spécial du pape François, le cardinal philippin, Luis Antonio Tagle, l’évêque métropolitain de Lubumbashi a ajouté que dans ces conditions « injustes et révoltantes », le peuple congolais – dont l’échantillon se trouvait au Stade TP Mazembe de Lubumbashi – ne désespère pas et croit fermement à des lendemains meilleurs.
« Ce peuple est conscient que son destin est entre ses mains. Comme vous le constatez éminence, ce peuple tient à son unité et la cohésion nationale. L’Église catholique dont la majorité de ce peuple se réclame est le symbole le plus éloquent et le signe le plus manifeste de l’unité indéfectible de ce pays. Logiquement, il est désormais clair que quiconque s’amusera à diviser ce pays, à cause des velléités politiques, trouvera le peuple sur son chemin », a-t-il poursuivi dans ses propos.
Pays riche en sol et sous-sol, la République démocratique du Congo n’a toujours pas réussi à faire décoller et développer son secteur minier, plus de 60 ans après son accession à l’indépendance. Les quelques contrats et partenariats signés par l’État congolais n’ont presque rien apporté de concret sur terrain et dans la majeure partie de cas, ils sont présentés par les organisations nationales et internationales comme étant souvent en « défaveur du pays ».