Face à l’irrégularité persistante dans l’exploitation de ses ressources minières, la République démocratique du Congo adopte un décret pour structurer les Zones de Recherches Géologiques (ZRG). Une réforme attendue de longue date.
En effet, vendredi 4 avril 2025, à l’occasion de la 38e réunion ordinaire du Conseil des ministres, le Ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba, a présenté un projet de décret visant à formaliser la création et la gestion des Zones de Recherches Géologiques (ZRG) sur l’ensemble du territoire. Adopté dans la foulée, ce texte met fin à un vide réglementaire qui freinait depuis plusieurs années les activités de prospection minière.
« Le Règlement minier ne prévoit aucune disposition claire pour encadrer la mise en place de ces zones », a déploré le ministre, pointant l’impact négatif de cette lacune sur le Cadastre Minier (CAMI) et le Service Géologique National du Congo (SGN-C). En toile de fond : la volonté d’assainir un secteur encore miné par les pratiques informelles, les chevauchements de titres et l’absence de supervision sur certaines zones désaffectées.
Une cartographie maîtrisée
Désormais, les ZRG disposeront d’un statut juridique clair, d’une immatriculation officielle et d’une cartographie reconnue. Cette avancée permettra au SGN-C de relancer des campagnes d’investigation géologique dans des régions jusque-là inexplorées ou négligées, tout en offrant aux investisseurs un minimum de visibilité et de sécurité juridique.
Le texte s’inscrit dans une série de réformes amorcées par Kinshasa pour remettre de l’ordre dans l’un des secteurs clés de son économie. En 2023 déjà, le gouvernement avait procédé au retrait de plusieurs titres miniers inactifs, dans une opération d’assainissement sans précédent. Cette nouvelle étape vise à relancer l’exploration sur des bases saines.
Ressources sous contrôle
Dans un contexte où la RDC cherche à maximiser les retombées économiques de ses vastes ressources naturelles, le décret sur les ZRG entend également renforcer la transparence et la redevabilité des institutions concernées. « L’objectif est clair : faire en sorte que les richesses minières bénéficient réellement à la population congolaise », a martelé Kizito Pakabomba.
À l’heure où les métaux stratégiques suscitent un regain d’intérêt à l’échelle mondiale, Kinshasa entend visiblement ne plus laisser le contrôle de ses sous-sols aux seuls acteurs privés ou étrangers. Un virage que de nombreux acteurs saluent, mais dont la mise en œuvre concrète dépendra largement des capacités logistiques et financières des services techniques de l’État.
Junior Ngandu