Le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor américain a annoncé, ce mardi, des sanctions ciblées contre plusieurs entités accusées de financer des groupes armés et de participer à l’exploitation illégale des minerais critiques en République démocratique du Congo (RDC).
Conflit et exploitation minière illégale
Selon l’OFAC, ces mesures visent à briser le cycle de violence qui ravage l’est de la RDC, où l’instabilité chronique a coûté la vie à des milliers de civils et provoqué le déplacement de millions de personnes. Cette crise s’est aggravée avec la montée en puissance du mouvement rebelle M23, soutenu par le Rwanda, et les représailles sanglantes de milices pro-RDC.
Les sanctions américaines ciblent notamment un groupe armé impliqué dans des opérations minières illégales à Rubaya, un site stratégique riche en minerais utilisés dans l’électronique moderne. Ces acteurs sont accusés d’avoir eu recours au travail forcé, à la taxation illégale et à la violence contre les civils.
« Ces sanctions imposent des conséquences pour les acteurs qui déstabilisent l’est de la RDC », souligne le Trésor américain.
« Elles visent des groupes armés et des entreprises, en RDC comme en Chine, qui tirent profit de l’instabilité pour piller les richesses minières. Les États-Unis envoient un message clair : aucun groupe armé ni aucune entité commerciale n’est à l’abri s’ils compromettent la paix et la sécurité dans la région. »
Soutien au processus de paix
Washington réaffirme également sa volonté de travailler avec Kinshasa et Kigali dans le cadre de l’intégration économique régionale.
« Les États-Unis sont résolus à mettre fin à l’exploitation des minerais de conflit dans la région des Grands Lacs », a ajouté l’OFAC, rappelant que l’objectif est de bâtir un secteur minier transparent, porteur de stabilité et de développement durable, tout en sécurisant les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Devant la presse congolaise, Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en RDC, a précisé la portée de ces mesures.
« Le M23 est déjà sous sanctions américaines depuis 2013, et nous avons exprimé nos inquiétudes quant à la chaîne d’approvisionnement qui transite par le Rwanda », a-t-elle rappelé.
Elle a averti que toutes les sociétés collaborant avec les entités sanctionnées, disposant de comptes ou de connexions avec le système bancaire américain, s’exposent à des poursuites judiciaires, en plus du gel de leurs avoirs.
Daniel Bawuna