La gestion des ressources minérales de la République démocratique du Congo est au cœur des discussions à la 8ᵉ édition de l’Alternative Mining Indaba (AMI/RDC). Organisée par Resource Matters et Southern Africa Resource Watch (SARW), une session parallèle sur la gestion efficiente des minerais critiques s’est tenue ce jeudi 3 octobre 2024 à l’hôtel Kampi Ya Boma, à Kolwezi.
Cette session, intitulée « Comment rendre les minerais critiques bénéfiques au développement économique durable de la RDC et au bien-être de ses citoyens ? », a réuni des experts, des représentants d’institutions publiques, des entreprises du secteur minier ainsi que des membres de la société civile. Son objectif principal est de trouver des solutions concrètes pour maximiser les retombées économiques et sociales des ressources naturelles congolaises, notamment le cobalt, le cuivre et le lithium, éléments essentiels pour la transition énergétique mondiale.
La RDC au cœur de la transition énergétique mondiale
Pour Resource Matters, la RDC est en position stratégique dans le cadre de la transition énergétique mondiale. Au motif qu’elle possède la plus grande réserve de cobalt, un élément indispensable à la fabrication des batteries pour véhicules électriques, et de cuivre, essentiel pour l’industrie des énergies renouvelables. En outre, le pays dispose des réserves encore sous-exploitées de lithium, un autre minerai clé pour les technologies vertes.
Fort de tout ce potentiel, l’organisation constate cependant que l’exploitation de ces ressources n’a pas encore apporté les bénéfices escomptés à la population congolaise.
Elle affirme que les défis sont nombreux : mauvaise gouvernance, faibles retombées économiques locales et gestion inefficace des chaînes de valeur.
D’après la même source, bien que certaines initiatives, comme la révision du Code minier en 2018 et la création de l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Substances Minérales Stratégiques (ARECOMS), aient vu le jour, il manque toujours une stratégie nationale cohérente pour assurer une exploitation durable et bénéfique de ces ressources.
Vers une feuille de route stratégique de la société civile congolaise sur les minerais de la transition énergétique en RDC?
La session parallèle de ce 3 octobre et le cocktail dînatoire du 2 octobre visaient à lancer un débat structuré sur la gestion des minerais critiques afin d’orienter la RDC vers une stratégie plus efficiente.
Au cours de ces sessions, la question principale qui guidait les échanges était : « Que faut-il faire pour favoriser une gestion efficace des ressources minérales de cobalt, de cuivre, et éventuellement de lithium, afin que la RDC et ses citoyens puissent pleinement tirer parti des opportunités économiques et sociales tout en réduisant les défis liés à la mauvaise gouvernance des chaînes de valeur et d’approvisionnement ? ».
Les participants ont réfléchi à des moyens concrets de tirer parti de la demande mondiale croissante en minerais critiques, tout en assurant que la gestion de ces ressources soit bénéfique pour le développement durable de la RDC et pour le bien-être des Congolais.
En somme, cette session parallèle s’est inscrite dans une dynamique globale visant à repositionner la RDC en tant qu’acteur incontournable de la transition énergétique mondiale, tout en veillant à ce que l’exploitation de ses ressources profite directement à son développement économique et social. Le défi reste grand, mais les acteurs réunis à Kolwezi ont montré leur détermination à trouver des solutions durables.
Junior Ngandu