Le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi a, au cours de la quatre-vingt-dix-neuvième réunion du Conseil des ministres du gouvernement tenue le vendredi dernier, demandé à la ministre du Portefeuille, Adèle Kahinda, d’accélérer le processus de transformation de la Société Anhui Congo d’Investissement Minier (SACIM) en société anonyme avec conseil d’administration.
Cette décision du Président de la République, visant à matérialiser la relance de la filière de diamant en République démocratique du Congo, fait suite à l’instruction donnée lors de la quarante-cinquième réunion du Conseil des ministres tenue le 21 août 2020. En même temps, un rapport succinct est attendu avant la fin du mois de juin de l’année en cours.
« Sachant que le plan de relance initialement élaboré et validé par les différentes parties prenantes est encore perfectible, il a rappelé la nécessité qu’il y a pour toute initiative allant dans le sens de régénérer, d’améliorer et d’optimiser notre industrie, en vue d’améliorer l’économie de notre pays, de veiller à s’appuyer sur les modèles existants particulièrement ceux des pays où des économies revêtant des caractères similaires au nôtre », déclarait le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, lors de la lecture du compte-rendu de cette réunion interministérielle.
Société mixte issue d’un partenariat entre le gouvernement congolais et une entreprise chinoise, la Société Annui Congo d’investissement minier (SACIM) s’est installée en République démocratique du Congo depuis 2013 sur le gisement diamantifère de Tshibwe à Boya en territoire de Miabi au Kasaï oriental.
L’annulation de l’arrêté d’Antoinette N’samba exigée
Dans une publication datant du samedi 20 mai, le député national et ancien gouverneur de la province du Kasaï oriental, Alphonse Ngoy Kasanji, a indiqué que les travailleurs de la SACIM attendent impatiemment l’instruction du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, à la ministre des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi, d’abroger son arrêté qui « viole visiblement » les dispositions pertinentes du code minier.
« Cet arrêté donne le pouvoir au CEEC de désigner les acheteurs qui doivent participer au tender des chips man de la SACIM seulement. Il met en difficulté cette entreprise qui devient incapable de payer ses agents, d’acheter les intrants de travail et de renouveler l’outil de production, c’est l’unique entreprise qui nous reste au Kasaï oriental, elle ne doit pas mourir quand il est au pouvoir. Ce sont les pleurs de la base », a-t-il déclaré.
Pour cet homme politique congolais, la bonne gouvernance et l’État des droits prônés par Félix-Antoine Tshisekedi, fait également allusion à la transformation qui est certes importante, mais « l’image du pays doit être soignée à travers le respect de nos propres lois », ajoutait-il.
Selon des sources contactées par MINES.CD, il a été rapporté qu’officiellement la SACIM est en rupture de carburant et d’autres intrants. A cet effet, l’entreprise a arrêté momentanément sa production et a envoyé son personnel en congé technique.
Récemment, Alphonse Ngoy Kasanji a rencontré lors d’une réunion tripartite, la ministre des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi, ainsi que le Secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, pour trouver un terrain d’entente mais également de convaincre Antoinette N’samba Kalambayi de « l’illégalité de son arrêté imposant un monopole de vente à la SACIM ».
Lors de cette rencontre, l’ancien gouverneur du Kasaï oriental apportait le procès verbal signé par la SACIM, dans lequel, il a été dénoncé l’arrêté pris par la ministre des Mines « en violation » de la loi n°007/2002 portant code minier telle que reprise dans le règlement minier ainsi que le décret n°038/2003 du 26 mars 2003 portant règlement minier tel que modifié et complété par le décret n°18/024 du 08 juin 2018.
Monge Junior Diama