Au cours de la 91ème réunion du conseil des ministres du gouvernement de la République, tenue le vendredi dernier, le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi a décidé de la mise en place d’une commission mixte RDC-Chine pour tabler sur le rééquilibrage du très controversé contrat chinois, signé en 2008 entre Kinshasa et les entreprises chinoises.
A cet effet, le Président de la République a demandé à son cabinet de réunir toutes les parties prenantes afin de préparer les éléments qui seront versés dans les discussions avec les partenaires chinois lors des travaux de la susdite commission qui auront lieu très prochainement, a indiqué le compte-rendu de cette réunion gouvernementale.
Lisant le compte-rendu de cette 91ème réunion du Conseil des ministres en direct de la télévision nationale, la ministre de la Culture et arts, Catherine Furaha, a affirmé que faisant suite aux conclusions de la mission d’évaluation de l’Inspection Générale des Finances (IGF) sur l’exécution de la Convention de collaboration signée le 22 avril 2008 entre la RDC et le groupement d’entreprises chinoises constitué par China Airways Corporation et Sinohydro, « Félix-Antoine Tshisekedi a rappelé que celles-ci font état, entre autres, de cas de non-respect des dispositions des contrats, de l’inexécution des engagements contractuels et de subjectivité de certains actes posés par les parties ».
La revisitation du contrat chinois
Au cours de ces mêmes assises, Félix-Antoine Tshisekedi a souligné le caractère « inquiétant » de cette situation déplorable tant, d’une part, pour le développement du secteur minier qui constitue à ce jour, la locomotive qui tire la croissance économique de la RDC, du fait de la diversité des minerais exploités qui répondent à une forte demande mondiale, mais dont les valorisations commerciales lors des exportations n’intègrent pas une grande valeur ajoutée ; et d’autre part, par la lenteur du dynamisme que devrait normalement connaître le programme de construction des infrastructures dont notre pays a grandement besoin pour l’éclosion de son potentiel tant humain qu’économique.
« Face à cet état de choses, le Président de la République a évoqué l’impérieuse nécessité d’une revisitation de cette convention dans le sens d’un rééquilibrage des avantages visant à garantir les intérêts de la République démocratique du Congo dans l’exploitation de la SICOMINES S.A », révélait la ministre de la Culture et arts dans son speech.
Les révélations accablantes de l’IGF
L’Inspection générale des finances (IGF) avait, dans ses conclusions de l’étude menée sur le contrat sinocongolais dans le but d’en faire une évaluation sans complaisance, indiqué que les minerais extraits du sous-sol congolais « pouvaient être estimés à plus de 10 milliards de dollars américains alors que les infrastructures construites par la chine pour la République démocratique du Congo ne dépassent pas les 800 millions de dollars américains », ainsi elle avait appelé à la résiliation ou revisitation de ce contrat entre Kinshasa et Pékin.
Selon l’IGF, dans le cadre du susdit contrat, certaines entreprises créées par la Chine « ont largement bénéficié de plusieurs facilités administratives » dont des exonérations et des exemptions fiscales qui ont fait échapper au trésor public de la République démocratique de colossales sommes d’argent dans le cadre des différents paiements des impôts.
« Ce deal a été plus bénéfique aux chinois qu’aux congolais », affirmait l’IGF dans ses conclusions.
Monge Junior Diama