Au moins quatre personnes ont trouvé la mort dimanche 27 avril 2025 sur le site aurifère de Lomera, dans le groupement de Luhihi (territoire de Kabare), à la suite d’affrontements violents entre des creuseurs artisanaux et des collaborateurs présumés du groupe armé M23.
D’après plusieurs sources locales, les tensions ont éclaté à l’aube, lorsque des orpailleurs ont constaté l’absence inhabituelle des éléments du M23, habituellement omniprésents sur ce site minier stratégique. « Nous avons vu que les militaires du M23 n’étaient plus là. C’était une occasion pour récupérer notre site », a rapporté un témoin.
Profitant de cette accalmie, un groupe de creuseurs a pris d’assaut un ancien campement des rebelles, qu’il a incendié après avoir découvert des effets militaires. Des chants de liesse ont ensuite marqué ce que les mineurs considéraient comme une « libération du site ».
Mais cet élan de joie a vite tourné au drame. Selon des témoignages concordants, les rebelles du M23 sont revenus en nombre et ont lancé une contre-offensive sanglante. Deux percepteurs de taxes ont été brûlés vifs, tandis que deux autres civils ont été tués à l’arme blanche.
Face à la brutalité des représailles, plusieurs dizaines de creuseurs ont pris la fuite, trouvant refuge sur les hauteurs de la colline Lomera, près du lac Kivu. Là, ils ont érigé des abris de fortune, craignant de nouvelles violences.
Des sources rapportent également que des meneurs présumés de la révolte ont été identifiés et publiquement battus par les rebelles, en guise d’intimidation. « Ils ont été battus pour l’exemple », a déclaré un habitant de Luhihi.
Ce nouvel épisode de violences illustre une fois de plus les tensions récurrentes autour de l’exploitation artisanale de l’or dans les zones sous emprise armée. À ce jour, aucune réaction officielle des autorités provinciales n’a été enregistrée, et aucune enquête n’a été annoncée.
Dans cette région convoitée du Sud-Kivu, la porosité entre groupes armés et activités minières artisanales continue de menacer gravement la sécurité des populations civiles.
Azarias Mokonzi