Après près de quatre ans d’exploitation illicite et de la pollution de la rivière Aruwimi, important affluent se jetant dans le Fleuve Congo, en territoire de Basoko, dans la province de la Tshopo, la Gouverneure de province Madeleine Nikomba Sabangu vient d’interpeller 16 (seize) sujets chinois.
Ces derniers, membres d’une société minière d’origine chinoise Xiang Jiang Mining, viennent d’être évacués du secteur de Mongandjo, où étaient installés au moins sept dragues robotisés impliqués dans l’extraction rapide de l’or et du diamant.
Ces exploitants chinois ont été présentés mardi 11 avril 2023 au conseil provincial de sécurité en attendant la décision de Kinshasa sur leur sort.
En application de la lettre du ministre des Mines Antoinette N’samba Kalambayi du 25 mars 2023, la Gouverneure de province a diligenté une forte délégation à Basoko conduite par la ministre provinciale des Mines afin d’ordonner la suspension des activités d’exploitation et ramener ces chinois à Kisangani.
Dans sa lettre adressée au responsable de la société Xiang Jiang Mining Sarl, le ministre des Mines a noté que les informations en sa possession révèlent que cette société s’adonne à l’exploitation et l’extraction de minerais de l’or, de diamant et des métaux rares sur le lit de la rivière Aruimi et ce depuis plusieurs années alors qu’elle détenait seulement des permis de recherches.
Pour Antoinette N’samba Kalambayi, ce comportement récidiviste cause non seulement des dégâts environnementaux très importants mais aussi sont constitutifs des infractions des activités minières illicites, de vol et du recel des substances minérales.
Alors vice-premier ministre chargé de l’Environnement, Eve Bazaiba avait ordonné en janvier 2022, l’arrêt des activités de cette entreprise minière chinoise sans permis d’exploitation à Basoko.
Non seulement qu’elle exploitait frauduleusement de l’or, cette société n’avait pas réalisé une étude d’impact environnemental, qui est un préalable exigé par la loi 11/009 relative à la protection de l’environnement.
Ainsi, sont suspendus les permis de recherche de cette société pris par les arrêtés ministériels n° 00236 et 00242/CAB.MIN/MINES/O1/2022 du 06 juin 2022 et n°00297/CAB.MIN/MINES/01/2022 du 10 juin 2022.
Outre l’exploitation frauduleuse de l’or et la pollution de la rivière, les travailleurs chinois de Xiang Jiang Mining n’ont ni titre de séjour ni permis de travail.
Une enquête menée par Mongbay, un organe de presse basé aux E.U dédié aux questions environnementales, a révélé que la société Xiang Jiang Mining avait violé le champ d’application de son permis en recourant au mercure et déversé dans la rivière pour extraire l’or.
Serge SINDANI