L’étude menée par des chercheurs de Sanford C. Bernstein & Co, a révélé que les grandes entreprises européennes de matières premières continuent de faire fortune malgré le contexte du monde actuel, influencé par la guerre en Ukraine et dans d’autres coins de la planète.
En effet, certains des plus grands négociants de matières premières au monde ont doublé leurs bénéfices pour atteindre environ 77 milliards de dollars américains l’an dernier, alors que les prix mondiaux de l’énergie ont grimpé en flèche à la suite de l’assouplissement des restrictions pandémiques et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont rapporté des médias européens.
Cependant, les chercheurs de Sanford C. Bernstein & Co ont analysé les chiffres de 11 entreprises, dont les majors pétrolières British Petroleum company (BP), Shell et Total Energies, ainsi que les maisons de négoce Vitol Group, Gunvor Group et Trafigura Group.
Les chiffres révélés par ces derniers soulignent l’importance de la négociation des bénéfices records réalisés par les majors pétrolières européennes l’année dernière. Plus de la moitié du total de ces chiffres, dont 37 milliards de dollars américains, provenaient de Total Energies, Shell et BP, indiquent les chercheurs.
Comparativement aux chiffres réalisés par le trio de grandes maisons de commerce suisses, qui est de 28 milliards de dollars américains, ces entreprises pétrolières sont largement au dessus.
« La volatilité joue parfaitement entre les mains de ces entreprises », a fait savoir Oswald Clint, l’un des analystes chez Sanford C. Bernstein & Co.
Le trading : une aubaine pour les entreprises pétrolières
Alors que le trading est un élément clé du modèle commercial des grandes sociétés pétrolières pour les entreprises européennes, les résultats détaillés de ces opérations sont opaques et ne sont pas clairement divulgués par les entreprises.
La même étude renseigne qu’au début de cette semaine, BP a indiqué que le commerce du gaz avait été « exceptionnel » au premier trimestre et que le commerce du pétrole était très fort, mais n’a pas précisé à quel point les entreprises avaient contribué aux bénéfices.
D’après ces analystes, pour estimer la contribution des échanges aux résultats, Sanford C. Bernstein & Co a utilisé les informations communiquées par les majors pétrolières sur divers aspects de leurs activités et les a soustraites du total des bénéfices. Ce qui reste à la fin, ce sont les revenus du trading.
Le trading rapporte environ 1,6 milliard de dollars américains par trimestre à BP, soit un peu plus de 18 % du bénéfice du premier trimestre 2023 annoncé plus tôt cette semaine. Pour Shell, le total des transactions était d’environ 16,6 milliards de dollars américains en 2022, soit environ 20 % de leurs revenus déclarés pour l’année.
Dans ce contexte où le pétrole et le gaz ont diminué par rapport aux sommets de l’année dernière, la volatilité des prix continue d’offrir des opportunités aux pupitres de négociation, ont conclu les analystes de Sanford C. Bernstein & Co.
Emmanuel Lufiauluisu