Un nouveau projet de loi exigeant la création d’une stratégie nationale américaine visant à sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques de la République démocratique du Congo, a été présenté par John James, représentant du Michigan et actuel président du sous-comité Afrique de la Chambre des représentants des États-Unis.
Selon ce projet de loi — coparrainé par les républicains Jim Baird de l’Indiana, Young Kim de Californie, Thomas Kean Jr. du New Jersey et Cory Mills de Floride — dont a pris connaissance MINES.CD, la domination des entreprises chinoises dans l’extraction ; le traitement ainsi que le raffinage de ces minerais « représente une menace pour l’économie et la sécurité nationale », ayant une influence sur la préparation militaire et l’indépendance énergétique.
La République démocratique du Congo produit environ 70 % du cobalt mondial, un ingrédient des batteries des véhicules électriques, et possède également d’importants gisements de cuivre, de lithium, de tantale et de germanium.
La Chine contrôle la majorité des mines de cobalt en République démocratique du Congo, ce qui renforce la position de Pékin dans la chaîne d’approvisionnement mondiale pour les véhicules électriques et d’autres produits.
En même temps, Pékin détient une participation de 68 % dans Sicomines, entreprise de cuivre et de cobalt qui connait aussi la participation de la société minière publique congolaise Gecamines, à la suite d’un accord d’infrastructures contre minerais conclu en 2008, que le République démocratique du Congo cherche aujourd’hui à réexaminer, car il craint de ne pas en tirer suffisamment profit.
Par ailleurs, un autre projet de loi visant également à contrer la Chine — accusée par le républicain Chris Smith du New Jersey, de faire recours au travail forcé et à l’exploitation des enfants pour extraire le cobalt dans ce pays d’Afrique centrale pauvre mais riche en ressources — avait également été présenté précédemment à la chambre des représentants américains.
« Le Parti communiste chinois exploite les vastes ressources en cobalt de la République démocratique du Congo pour alimenter son économie et son programme mondial, sur le dos des travailleurs victimes de la traite et des enfants qui travaillent », a accusé le bureau de M. Smith dans une déclaration à la suite de la présentation du projet de loi.
À cet effet, la législation américaine interdirait l’importation de « biens, d’articles ou de marchandises contenant des métaux ou des minéraux, en particulier du cobalt et du lithium et leurs dérivés, extraits, produits, fondus ou traités, en tout ou en partie, par le travail des enfants ou le travail forcé en RDC ».
Cette loi exigerait également que le président identifie et impose des sanctions, y compris des interdictions de visa et de transaction, aux acteurs étrangers qui facilitent et exploitent le travail des enfants sur le sol congolais ; car en République démocratique du Congo, l’extraction de ces minerais a été associée au travail des enfants et à l’exploitation, à des abus environnementaux et à des risques pour la sécurité.
Monge Junior Diama