Le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor américain a annoncé, ce mardi, de nouvelles sanctions contre plusieurs entités accusées d’alimenter la violence des groupes armés et le commerce illicite de minéraux critiques en République démocratique du Congo (RDC).
Selon le Trésor, l’Est du pays reste en proie à une instabilité chronique, exacerbée par le contrôle territorial exercé par le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda, et les attaques de représailles de milices pro-RDC. Ce groupe armé, désigné par les États-Unis et l’ONU, est accusé de violations graves des droits humains.
Rubaya : un foyer d’exploitation illégale
Les sanctions visent notamment la Coalition des Patriotes Résistants Congolais – Force de Frappe (PARECO-FF), active depuis 2022 et considérée comme l’héritière du PARECO. Jusqu’au début de 2024, ce groupe a contrôlé plusieurs sites miniers de Rubaya, région stratégique pour l’extraction de minerais utilisés dans l’industrie électronique.
Le PARECO-FF aurait tiré des revenus de la supervision des exploitations, de la perception de taxes illégales, de la contrebande, du travail forcé et même d’exécutions de civils.
La Coopérative des Artisanaux Miniers du Congo (CDMC) est également mise en cause pour avoir exploité la plus grande concession de Rubaya et vendu des minerais issus de zones sous contrôle du PARECO-FF. Ces produits auraient ensuite été achetés par deux sociétés basées à Hong Kong — East Rise Corporation Limited et Star Dragon Corporation Limited — avant d’être écoulés sur les marchés internationaux, souvent via le Rwanda.
En vertu du décret exécutif 13413, tous les avoirs des entités sanctionnées aux États-Unis sont gelés et toute transaction avec elles est interdite, sauf dérogation spéciale. Les contrevenants s’exposent à de lourdes sanctions civiles ou pénales.
Un message politique et diplomatique
Pour John K. Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé de la lutte contre le terrorisme et du renseignement financier :
« Le commerce des minerais du conflit fait des ravages parmi les civils congolais, alimente la corruption et empêche les entreprises respectueuses de la loi d’investir en RDC. »
Washington rappelle avoir facilité l’accord de paix signé le 27 juin 2025 entre la RDC et le Rwanda et réaffirme son soutien à une intégration économique régionale, à la transparence des chaînes d’approvisionnement et au développement d’investissements responsables dans la région.
Pierre Kabakila