L’organisation de promotion et protection des droits humains, Justicia ASBL, a dans un communiqué de presse rendu public ce mardi 19 septembre, exprimée ses vives inquiétudes suite à la montée en puissance des incidents sécuritaires sur les sites des entreprises minières œuvrant dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba.
Mettant en exergue les récents événements « inédits » se déroulant sur la mine de COMIDE – entreprise membre du groupe ERG – Justicia ASBL a rappelé que dans la nuit du 13 au 14 septembre dernier, près de 100 militaires FARDC ont « investi les installations de l’entreprise COMIDE en cassant le matériel de forage, brulant les tentes » servant d’abri aux éléments de la Police des Mines et « menaçant quelques éléments des FARDC qui ont abandonné le dépôt d’explosifs que l’entreprise utilise pour les services de minage ».
« Cet abandon du site d’explosifs entre les mains des personnes incontrôlées constitue un grand danger non seulement pour l’entreprise mais aussi pour les communautés locales qui sont tout autour de la mine de COMIDE », a indiqué cette association dans son communiqué consulté par MINES.CD.
Selon la même source, des informations en sa possession renseignent que ces éléments FARDC se seraient « ligués avec des jeunes des villages voisins du site se réclamant membres du parti politique UNAFEC » et disposant des machettes et autres armes blanches, percevant indument des taxes auprès des coopératives et autres creuseurs illégaux.
Entre « inaction » du gouvernement et prétendue « implication » des proches de la famille Tshisekedi
Dans son communiqué, Justicia ASBL a également expliqué son émoi sur le fait que des alertes lancées par la société civile et COMIDE n’ont été suivies « d’aucune action » du gouvernement central. Selon elle la non-réaction des autorités congolaises crédibilise les rumeurs selon lesquelles des personnalités proches de la famille du Chef de l’Etat « tireraient des avantages de cette exploitation minière sauvage ».
« Malgré les dénonciations contenues dans des rapports officiels et non officiels indexant certains membres de la famille du Chef de l’Etat comme bénéficiaires directe de ce vaste réseau maffieux, ce dernier n’a pris aucune mesure pour les en empêcher, donnant ainsi l’impression que les investisseurs miniers en RDC ne seraient pas sécurisés », s’est-elle étonnée.
Dans un autre registre, ladite association sans but lucratif a épinglé le fait que ces incursions dateraient de plusieurs mois et que des coopératives minières appartenant aux sujets libanais et pakistanais comme Ismaël et Ibrahim, non autrement identifiés, « seraient de mèche avec un certain Claude Kipeleka, se faisant passer pour un des conseillers du Président de la République».
« Les précités, avec leurs coopératives illégales et creuseurs clandestins à l’appui, utilisent des engins pour extraire de manière industrielle plus de 100 camions de minerais riche en cuivre et cobalt par jour au vu et au su des autorités provinciales », a révélé Justicia ASBL.
Face à ce qui précède, Justicia a formulé plusieurs recommandations. Elles s’adressent au Chef de la maison civile du Chef de l’état, à l’auditeur général près la haute cour militaire, à l’entreprise COMIDE, ainsi qu’aux responsables du parti UNAFEC, en vue de donner suite à cette alerte.