Un échange a eu lieu le lundi 11 mars 2024, à Kinshasa, entre le gouvernement congolais – représenté par les ministres des Mines, de la Santé, de l’Environnement, et de la Défense – et une délégation de près 30 étudiants d’Harvard Kennedy School, un établissement universitaire américain, séjournant dans la capitale congolaise depuis le week-end dernier.
Au cours de cette séance, le ministre congolais de la Défense nationale, Jean-Pierre Bemba Gombo, est revenu sur la guerre imposée à la République démocratique du Congo par son voisin le Rwanda, afin de piller tranquillement les ressources naturelles sur le territoire congolais.
« Les FDLR [ndlr. Forces démocratiques de libération du Rwanda] ne constituent plus une menace pour le Rwanda. Les FDLR constituent un prétexte utilisé par le Rwanda pour piller les ressources naturelles de la République démocratique du Congo. La guerre que nous impose le Rwanda dans le Nord-Kivu profite économiquement au Rwanda », a-t-il déclaré d’emblée.
Selon le vice-Premier ministre congolais, la guerre dans la partie Est du pays permet au Rwanda d’exploiter de l’or, du coltan, du cobalt et autres minerais de République démocratique du Congo que le sol rwandais ne dispose pas.
« Les FDLR ne peuvent plus aujourd’hui continuer à être considérées comme une menace pour la sécurité intérieure du Rwanda. Le président de la République a donné des instructions claires : tout officier de l’armée congolaise qui collaborerait avec les FDLR doit être arrêté. Aujourd’hui, il y a dans notre pays des officiers supérieurs qui ont été arrêtés », a-t-il rappelé.
Par ailleurs, Jean-Pierre Bemba a fermement condamné l’attitude de l’Union européenne qui, l’année dernière, avait décaissé 20 millions d’euros en faveur de l’armée rwandaise pour combattre le terrorisme au Mozambique, sachant que la même somme est utilisée pour perpétuer l’agression dans l’Est de la RDC.
Pour rappel, récemment l’Union européenne signait un accord avec le Rwanda pour le développement de chaînes de valeur durables et résilientes pour les matières premières critiques. Celui-ci avait suscité beaucoup d’indignation du côté congolais, où le gouvernement a trouvé « scandaleux » la signature d’un tel accord au moment où la même Union européenne accuse le Rwanda d’agression en République démocratique du Congo.